29 mars 2024
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La mort de la culture française

Il y a là une outrecuidance de plus insupportable à entendre à l’heure où les salles de cinéma et les chaînes de TV débordent de production américaine, sans parler des bouquins, polars et autres Harry Potter, parce que l’Amérique, toutes tendances confondues, cherche à toucher le coeur et l’intelligence alors qu’en France, hormis le rire heureusement toujours vivace, seul l’ennui est sollicité avec des images et des propos ronflants, tristes, bêtes et méchants.
Et ce même pas au nom d’une dramaturgie tragique nécessaire, mais d’un degré zéro incarné récemment par la Biennale de Lyon qui ne retint l’attention que par les millions d’euro dépensés follement en pub quotidienne sur les devantures des bus alors que même ses plus chauds partisans admettent qu’il n’y avait rien à voir. Précisément parce que le mot d’ordre de cet art contemporain ayant basculé dans le nihilisme pur et dur en France consiste à ne rien montrer, sinon le détruit, afin de susciter une réaction qui en définitive se retourne contre ce montré puisque lui ne se détruit pas aussi. Il persiste à montrer qu’il n’y a rien à voir dans le domaine de l’Art, en parfait flic de la pensée du “post”non pas moderne mais mortem, tout en touchant des dividendes via des subventions sonnantes et trébuchantes.

Á force de détruire la Représentation et au fond de préparer le terrain à des conceptions religieuses qui refusent même la notion d’Art, par exemple certaines versions de l’Islam très en vogue dans l’altermondialisme de gauche et l’orientalisme de droite, on a atteint en France une situation de non retour, mais qui ne se voit pas encore, parce que la littérature jeunesse se vend bien, quelques noms à la production non inintéressante aussi, et, bien sûr, la littérature politique, le tout nourri par le star system et aujourd’hui le people dont les affres étaient autrefois confinés à la marge (Ici Paris, France Dimanche, Détective) et qui aujourd’hui ont envahi toute la presse magazine, jusqu’à devenir une presse et une littérature voyeuristes, peep show d’une pensée devenue kleenex et qui se lamente désormais de ne pas être aimée, de se voir si laide dans le miroir des autres ; d’où le désir le briser lorsqu’elle s’aperçoit avec horreur qu’il y est inscrit derrière “made in america”, bien sûr ! cassons le miroir, à défaut de thermomètre, et tout ira mieux dans le meilleur des mondes cul/turels possibles, isn’t mister BHL ?…

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