Revenons en effet à l’insulteur. Sur le site du journal Le Monde un internaute a laissé ce message de bon sens :
” yvon b : Je ne veux pas m’arrêter à la réaction du président Sarkozy… D’autres, nombreux l’on fait déjà, certains approuvant d’autres comprenant, d’autres enfin réprouvant, c’est sur l’homme qui a lancé l’affaire que je veux m’arrêter. En insultant le Président (car dire que se laisser serrer la main c’est être sali est bien une insulte et assez grave). Il a insulté l’homme, mais aussi la fonction, donc l’ensemble des Français. Qui osera porter plainte contre cette insulteur ?”
Bonne question !
Il n’est d’ailleurs pas étonnant, pour commencer, que les médiocres commentateurs qui font office de journalistes en France se ruent plutôt sur les propos de Sarkozy au lieu de s’attacher à celle de l’insulteur car celui-ci est selon leurs critères post-marxistes une “victime du Système” qui n’est donc pas maître de ses propos, il subit, alors qu’en tant qu’agriculteur supposé Sarkozy a stoppé les OGM et continuait à faire dans la PAC, c’est-à-dire dans la subvention tueuse de concurrence, du moins jusqu’à qu’il fasse une annonce contraire précisément ce jour de l’insulte, mais l’insulteur, lui, le savait-il ? Pas sûr. Etait-ce un agriculteur ? Pas sûr non plus. Un provocateur avec caméra branché sur Internet ? Probable.
En tout cas, une telle insulte c’est soit de l’infantilisme de cour de récrée, genre “casse-toi tu pues”, soit c’est mûrement réfléchi et dans ce cas cela bascule bien dans l’ordre totalitaire en vogue dans les idées depuis la fin des années 70, celle qui voit dans la droite des espèces d’alien, de monstres à détruire. Sauf que les choses se sont inversées depuis les années 30.
La gauche radicale s’est en effet accaparée la haine d’extrême droite (elle a lu Céline, Drieu etc…) et parle désormais comme elle en séparant les êtres en pur et impur, en propre et impropre, susceptible de salir ; et qu’est-ce donc sinon un propos raciste ?
Cette haine, viscérale, qui bascule en paranoïa, n’a, elle, jamais touché un Chirac ou Mitterrand ou Giscard, mais Sarkozy, avec un degré supplémentaire franchi, celui de l’insulte qui balaie fonction et décence, parce que la haine de la gauche radicale, aujourd’hui répandue au-delà via le circuit poreux des médias, a dorénavant plastiquement épousé les contours formels de son ainé fasciste, qui lui-même avait également pris certains accents bolcheviks :
Lénine n’insultait-il pas en traitant de punaises tous ceux qui pouvaient lui faire de l’ombre ?…
Aujourd’hui, on insulte comme si l’on était désormais dans un climat de pré guerre civile : l’adversaire politique, est non seulement un ennemi, mais un étranger que l’on méprise, et dont la présence est déjà objet de salissure.