Alors qu’ a débuté à Venise le 67e Festival international d'art cinématographique , le cinéaste iranien Jafar Panahi, privé de passeport, n'a pu se rendre. Les autorités iraniennes ne lui ayant toujours pas rendu son passeport. Le cinéaste a été libéré sous caution fin mai, trois mois après son arrestation qui avait soulevé une vague d’indignation internationale.
Jafar Panahi s'est dit "emprisonné mentalement" dans un message lu au public avant la projection.
«On m'interdit de faire des films depuis cinq ans. Quand un réalisateur n'est pas autorisé à faire des films, il est emprisonné mentalement. Il n'est peut-être pas confiné dans une petite cellule, mais il erre cependant dans une prison plus grande», écrit le cinéaste.
Jafar Panahi, qui fait partie de la "nouvelle vague" iranienne, avait été arrêté le 1er mars 2010 pour avoir selon le ministère iranien de la Culture "préparé un film contre le régime portant sur les événements post-électoraux" (en allusion aux manifestations ayant suivi la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009). Son procès doit débuter fin du mois.
Jafar Panahi a imposé au cinéma iranien un style audacieux .Il traite tous les sujets qui fâchent la dictature théocratique : la crise économique, la discrimination sexuelle, la prostitution, la jeunesse défiant le pouvoir… Il tourne essentiellement dans la capitale iranienne dans des conditions très difficiles en secret.
Parmi ces célèbres filmes : Le Cercle (Dayereh, Lion d'or à Venise en 2000) et Sang et or (Talāye sorkh, Prix du jury Un certain regard en 2003). Ils ont été interdits par le régime de la à cause de leurs sujets qui abordent la condition des femmes, les inégalités et l'absence de liberté dans la société iranienne.
Tout comme Jafar Panahi, plusieurs réalisateurs iraniens ont été interdits de sortie du territoire. L’actrice Fatemeh Motamed-Aria et le documentariste Mojtaba Mirtahmasb se sont vus refouler à l’aéroport il y’a quelques mois alors qu’ils souhaitaient se rendre à l’étranger.
Abbas Kiarostami , qui est un des plus grands cinéastes du monde , est quant à lui exilé en France .Il est obligé de marcher avec des gardes du corps.
En Juin dernier un cinéaste opposant iranien, Daryush Shokof, est disparu à Cologne (ouest de l'Allemagne). Il a été retrouvé vivant et en bonne santé quelques semaines plus tard. Il a affirmé avoir été enlevé et une enquête est en cours.
Tunis