là où une mosquée a été incendiée.
Des dizaines de colons pacifistes et de Palestiniens ont manifesté ensemble mardi à l’entrée du village palestinien de Beit Fajjar en Cisjordanie où une mosquée a été incendiée la veille.
Six rabbins de colonies proches du village se sont rendus à la mosquée avec un carton d’exemplaires du Coran pour remplacer ceux qui ont brûlé.
Palestiniens-Israël-islam-colonies-manifestation
Attaque d’une mosquée : rabbins, colons, pacifistes et Palestiniens solidaires
BEIT FAJJAR 5 oct 2010 (AFP)
"Nous sommes tous les fils d’Abraham et nous voulons protester ensemble contre cet acte de vandalisme", a déclaré Nahum Patchénik, un des organisateurs de la manifestation, qui vit dans une colonie voisine de Beit Fajjar, près de Bethléem dans le sud de la Cisjordanie.
La mosquée a été endommagée par un incendie perpétré par des colons juifs, selon des témoins et les autorités palestiniennes (ce qui reste encore à démontrer car une manipulation n’est pas à exclure NDLR).
Six hommes armés ont tracé sur le mur de la mosquée des inscriptions vengeresses ou insultantes en hébreu, avant de pénétrer à l’intérieur et de mettre le feu. Quinze Corans et des tapis ont été endommagés.
"Il était important de se rendre à Beit Fajjar afin de montrer que les colons ne sont pas tous des gens qui veulent la guerre mais que nous voulons vivre en bon voisinage", a déclaré le rabbin Menahem Frouman, l’un des fondateurs du mouvement Eretz Shalom (Une Terre de Paix) qui milite pour une cohabitation entre colons et Palestiniens. "Nous sommes de la même famille et sommes obligés de vivre en bon voisinage", a affirmé de son côté Abed Farajallah, un Palestinien venu du village de Kfar Idna pour protester avec ses "voisins colons".
Les autorités israéliennes ont dénoncé l’attaque contre la mosquée et ouvert des enquêtes. Plusieurs mosquées ont été récemment la cible d’attaques ou touchées par des incendies, imputés sans preuves à des colons extrémistes, mais dont les auteurs n’ont jamais été retrouvés.
RAPPEL
Une mosquée de Cisjordanie a été endommagée lundi avant l’aube par un incendie perpétré par des "colons juifs", selon des témoins et les autorités locales palestiniennes.
Six hommes armés sont arrivés en voiture vers 03H00 (01H00 GMT) dans le village de Beit Fajjar, près de Bethléem dans le sud de la Cisjordanie, et se sont arrêtés devant la mosquée, ont affirmé des témoins palestiniens à l’AFP.
Ils ont tracé sur le mur de l’édifice des inscriptions vengeresses ou insultantes en hébreu, avant de pénétrer à l’intérieur et de mettre le feu, selon eux. Ils sont repartis une vingtaine de minutes après leur arrivée.
Parmi les six hommes, plusieurs portaient une kippa et l’un était masqué, a-t-on précisé, assurant qu’il s’agissait de colons.
Quinze Corans et des tapis ont été endommagés au cours du sinistre, a précisé à l’AFP un responsable de la municipalité, Ali Sawabta.
Un couple israélien avait été légèrement blessé par balles le 26 septembre près de Hébron, au sud de Bethléem. Le 31 août, quatre israéliens avaient été tués près de la localité juive de Kyriat Arba, également dans la région d’Hébron, dans une attaque revendiquée par la branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas.
Le chef d’état-major israélien, le général Gaby Ashkénazi, a dénoncé dans un communiqué un "grave acte de vandalisme" et assuré que "l’armée en coordination avec des responsables de la sécurité palestinienne enquêtait pour en retrouver les auteurs".
La police israélienne a ouvert de son côté une enquête, a déclaré son porte-parole Micky Rosenfeld, ajoutant que des experts israéliens étaient sur place pour déterminer l’origine de l’incendie, mais sans se prononcer sur l’identité des auteurs.
Le chef du bloc d’implantations juives du Goush Etzion, en Cisjordanie, Shaoul Goldstein, a condamné de tels actes à la radio militaire, tout en affirmant que les auteurs n’étaient pas forcément des juifs.
Plusieurs mosquées ont été cette année la cible d’attaques ou touchées par des incendies.
Un incendie, "très vraisemblablement" d’origine criminelle, selon les pompiers israéliens, avait ainsi endommagé en mai une mosquée dans le nord de la Cisjordanie. Il avait été imputé par les Palestiniens à des colons, mais les auteurs n’ont pas été identifiés.
En avril, des "colons" avaient vandalisé une mosquée à Houwara, près de Naplouse, dans la même région. Ils avaient écrit le nom en hébreu du prophète Mahomet assorti de l’étoile de David, symbole du judaïsme, sur l’un des murs.
En février, cinq "colons" avaient par ailleurs été arrêtés, soupçonnés d’avoir provoqué un incendie ayant endommagé une mosquée dans le nord de la Cisjordanie en décembre. Après plusieurs jours de garde à vue et d’assignation à résidence, ils avaient tous été relâchés faute de preuve.
Plusieurs de ces attaques avaient été attribuées à des colons extrémistes pratiquant depuis des mois une politique de représailles systématiques —dite du "prix à payer"— qui consiste à attaquer des cibles palestiniennes chaque fois que les autorités israéliennes prennent des mesures qu’ils considèrent comme allant à l’encontre de la colonisation.
Dans un communiqué publié à Damas, le Hamas a dénoncé l’incendie de la mosquée de Beit Fajjar comme "une dangereuse agression", y voyant le fruit d’"une politique raciste contre l’islam et le peuple palestinien" et d’"une tentative avortée de nuire à la volonté du peuple et de la résistance" palestiniens.
Le Hamas a appelé l’Autorité palestinienne à "cesser définitivement les négociations" avec Israël et de "revenir à l’option de l’unité palestinienne (…) afin de défendre les droits"