Maintenant je vis dans un village du 78, collé à Saint Nom la Bretèche (1800 habitants). Ma fille peut aller chercher le pain et aller d'une maison à l'autre voir ses amies sans que je sois inquiet. Il y a un "demi issu" de l'immigration très en vue: il s'appelle Noah! En voiture, pour aller travailler à Paris, je prends la A14 (payante, donc qui sélectionne). Je traverse Neuilly, la Grande armée, les Champs Elysées. Je bosse à La Madeleine. Je ne vois rien. Sauf si je regarde la télé. Mais à la différence de bourgeois (pas tous, j'y ai des amis) du 16ème, de Neuilly ou de Versailles ou St Germain, je sais que la vieille dame n'ose plus sortir faire ses courses, je devine que la jeune femme doit toujours traverser la bande assise par terre dans le couloir de l'immeuble, je me souviens aussi de ce jeune agressé au cutter la seule fois où sa mère n'a pas pu aller le chercher au conservatoire, je me rappelle les classes à majorité étrangère.
J'ai passé aussi quelques nuits avec ce qui correspond aujourd'hui à la BAC. J'ai du défendre les "parrains" de fillettes de 8 ans "adoptées" par des hommes venant d'Afrique (chômeurs et non mariés) qui les inscrivaient à l'école (pour les alloc dont il vivaient avec les aides de la mairie, le RMI, l'aide au logement et de quelques ONG, avec pour seul justificatif un bout de "papier cul" tapé à la machine en arabe, traduit là bas, qui disait que "la mère avait donné l'enfant en garde pour que ce monsieur l'élève". Le grand juge du 93 spécialisé pour les enfants, connu de tous les médias, n'a jamais répondu à mes courriers. Pas de vagues! Malheur aussi au "petit blanc" et à la mémé qui n'auront pas les moyens de déménager. Les filles qui se font engrosser parce que le père d'un enfant potentiellement français ne peut être expulsé. Et les vieilles arabes qui venaient me demander d'aider l'enfant drogué ou le chibani (le vieux) qui me disait "il ne me respecte pas, Monsieur Rondeau "). Alors j'ai fui. J'ai abandonné mes amis, 18 ans de vie sociale où mon épouse était aussi impliquée dans le monde associatif. Mes enfants ont perdu les amis qu'ils avaient depuis la maternelle.
Mais vous ne pouvez vous rendre compte à quel point j'ai été épouvanté à longueur de permanences par ces braves gens qui me prenaient pour le bon dieu, deux familles françaises, 28 issues de l'immigration (une ville sans HLM pourtant): bons alimentaires, bons de chauffage, espèces, gratuité cantine dans la poche. Car je vous le dis: ce ne sont pas les voyous de banlieue ou les islamistes qui sont les plus dangereux. S'ils étaient le plus grand nombre, j'aurais l'espoir. Les Français, quelque soit leur confession ou l'absence, se révolteraient. Mais nous sommes peu à peu étouffés par plus de 80% de gens sympathiques. Nous n'iront pas nous les égorger dans les cités.
Et je souris tristement quand j'entends les grands responsables économiques, y compris du Figaro, parler de faire baisser les impôts, de diminuer l'administration, de faire les réformes qui s'imposent, etc. Même la moindre ménagère sait qu'elle doit, à un moment donné, stopper ses largesses.
Commentaire à l'article de Nicolas de Pape de l'Institut Atlantis, Qui a peur de Nicolas Sarkozy?
21 avril 2007
Une réflexion sur « Pourquoi je suis parti du 93 »