Par un concours de circonstances, dans le cadre professionnel, je me suis retrouvé à accomplir une mission au sein d’un établissement scolaire de la région parisienne. A l’heure du déjeuner, avec un collègue, nous nous sommes rendus à la cafétéria de l’IUT (Institut universitaire de technologie) du coin. Au-delà de l’ambiance générale qui régnait au sein de cette cafétéria qui rappelle – toutes proportions gardées – une cafétéria de Casablanca ou de Rabat, j’ai été surpris de me retrouver face à une dame voilée (voile islamique) à qui nous devions passer commande. Je me suis demandé si j’étais bien dans un établissement public ou pas.
Mais j’ai tout de même voulu vérifier s’il s’agissait là juste d’un « simple » port du voile islamique qui relèverait, pour certains, de cette liberté individuelle qui garantit le droit de porter un signe religieux ou le voile. Pour cela, j’ai demandé à la dame si la cafétéria proposait des menus à base de jambon, et elle m’a répondu par l’affirmative. J’avais de sérieux doutes et j’ai précisé ma question en lui demandant s’il s’agissait vraiment de « jambon ». La dame m’a dit : « Oui, oui, bien sûr… du jambon halal ». Et là bien entendu, ça change tout. Je lui ai alors dit : « Donc, vous n’avez pas de jambon ! ». Je me suis résolu, à contrecoeur, à demander un sandwich indien. Ainsi donc je me suis retrouvé dans une enceinte universitaire où la cafétéria ne propose que de la nourriture halal.
Et pour revenir à cette histoire de droit à porter le voile (entre autre signes religieux), il est clair que, dans ce cas précis – qui ne doit pas être isolé –, il ne s’agit pas d’une simple liberté individuelle mais plutôt d’un affichage religieux prosélyte et militant visant à marquer le territoire qui doit être débarrassé de tout ce qui est contraire aux « préceptes » de l’islam. Et en l’occurrence dans cette cafétéria de cet IUT, il n’est pas question de mettre à la disposition de la clientèle de la nourriture qui ne soit pas halal. Il ne s’agit pas là pour moi d’essayer de pointer la responsabilité d’une telle défaillance dans le système qui fait qu’on se retrouve avec une intrusion aussi grossière dans l’enceinte universitaire française (il y a, bien entendu, beaucoup de choses à dire), mais plutôt d’attirer l’attention quant à la tolérance tant décriée par les défenseurs de l’islam et du vivre ensemble qu’ils nous proposent.
« Harissa dans le sandwich », les employés qui semblent toutes et tous avoir « des origines » parlaient entre eux dans une langue qui semble être de l’arabe (en tous cas, ce n’était pas du français).
Pour l’anecdote, et afin de terminer avec une note d’humour, lorsque j’ai raconté « l’histoire » à un collègue, il m’a demandé si, par hasard, je ne m’étais pas retrouvé à l’Université Tariq Ramadan I ?!?!
Allez, Vive la République et vive la France !
M. F.
Paris, le 19 juin 2018.