Est-ce un "progrès" (donc) de voir un garde, même présidentiel, gagner près du triple du salaire d'un instituteur, infirmier, policier, ce qui avive dénigrement (de la part de la jeunesse) et corruption…?…
Est-ce un progrès que la moitié des français ne paient pas d'impôts, même symboliquement ce qui attise la division sociale, montrant "les" riches du doigt culpabilisant tout entrepreneur, même celui qui cherche à payer justement ses collaborateurs ?…
Est-ce un progrès de faire du SMIC le salaire minimum bloquant toute leur vie certains au premier empêchant alors que le second serve de tremplin ?
Est-ce un progrès de vouloir abolir les frontières forçant les peuples autochtones à ne plus pouvoir partager leurs souvenirs leur culture leur langue avec un autrui qui lui veut naturellement plutôt partager avec les siens surtout si aucune loi ne l'en empêche voire au contraire l'encourage à ne pas partager donc accepter également de se transformer dans l'interaction ?
Est-ce un progrès précisément de non seulement accepter mais aider à s'installer une religion politique qui veut soustraire, effacer, enfermer, les femmes, les plaçant hors de l'espace public en les astreignant à se cacher à ne pas échanger ne serait-ce qu'un sourire ce qui va à l'encontre des principes d'égalité de liberté et de fraternité socles pourtant du triptyque démocratie-république-nation ?…
Est-ce un progrès d'empêcher un enfant d'avoir un père et une mère sous le prétexte que cela existe ou que l'on puisse l'élever seul/e en cas de séparation, divorce, ou de mort alors que même dans ces deux cas l'enfant sait qu'il a (eu) "quelque part" un autre parent et que cette connaissance, là, reste constructive, même négativement?…
La réponse, évidente, à toutes ces questions est bien entendu non. Du moins si l'on entend par l'idée de progrès le fait de rendre plus agréable désirable belle, bonne, la vie de chacun, sans distinction de sexe milieu religion couleur, au-delà des différences (héritage, compétences, beauté, pouvoir) et grâce à son mérite, tel était l'idéal philosophique repérable cependant seulement chez les Grecs et les Juifs que les Romains et les Chrétiens reprirent (bon an mal an) les autres cultures étant plutôt profondément marquées par des césures politiques incompressibles entre humains, justifiées soit par la magie (Afrique, Amérique du Sud, Asie) soit par la suprématie de caste y compris chez les premiers musulmans qui pouvaient le plus pourtant s'approcher de la Geste grecque et juive ; un esclave en Grèce tout autant qu'à Rome pouvait être affranchi et prétendre aux plus hautes fonctions par exemple, le cas est rarissime ailleurs, les Juifs, eux, ont interdit l'esclavage depuis des lustres a fortiori aujourd'hui.
Cet idéal de progrès pour le plus grand nombre et dans le respect des droits de chacun a été tué semble-t-il lorsqu'il a été décrété que l'inégalité était en soi le facteur négatif unique cause de tous les maux et donc à détruire alors que l'indifférence à l'effort d'autrui s'avère être le facteur le plus lourd de division sociale. L'inégalité, comme en arithmétique, peut être bonne ou mauvaise c'est selon, en quoi 3 serait plus mauvais que 2 parce qu'il est plus grand numériquement, c'est absurde, en quoi le bon boulanger devrait-il être taxé bien plus que le mauvais (via l'impôt) c'est tout autant absurde sinon plus parce qu'autant la quantité peut faire impression ("tu en a plus que moi") jamais elle ne fera de la qualité (même si elle fait nombre, une erreur de Marx que bizarrement Zemmour défend alors que jamais Hegel n'a dit cela mais seulement que lorsque l'essence change de dimension donc nécessite un autre contenu alors une autre qualité ou conteny vient remplacer ce dernier) on le voit bien aujourd'hui avec le reflux du bas de gamme y compris dans la consommation de masse au profit du retour de la qualité, du haut de gamme aussi, il vaut mieux mettre plus cher, quitte à faire plus attention (mettre des pièces de protection aux coudes et aux genoux alors qu'aujourd'hui on les troue…) que de succomber à la seule consommation jetable, effet kleenex des reflets de soi jetés en même temps qu'autrui qui aura pu servir de support.
Dans le même registre, en quoi des cultures qui ont mis de siècles à parvenir à un certain art de vivre devraient le voir disparaître parce que d'autres cultures ont été incapables d'y parvenir et aujourd'hui s'arrogent le droit d'empêcher les premières de persister dans leur être le tout au nom d'un post-colonialisme dont elles ont été les premières à profiter : ainsi ceux qui s'opposent à "l'appropriation culturelle" devraient sur le champ arrêter de parler anglais, français, espagnol et de se réclamer de droits inconnus dans leur culture dite d'origine… Ou le fameux adage : j'exige d'avoir les mêmes droits au nom de tes principes et je te refuse de critiquer les miens au nom des mêmes principes.
Le comble de l'absurde consistant aujourd'hui à observer que les mêmes qui ont donc tué l'idéal du progrès en tant que philosophie du bien-être pour tous et ce dans le respect des principes permettant de le voir se développer, n'ont de cesse pourtant de s'en réclamer…
Plus on tue le progrès plus on s'en réclame, mieux encore: on le tue en son nom, voire en "notre" nom, observez à quel point la Caste dite "progressiste" impose sa façon de voir, donc tue la liberté d'expression, voire de pensée, d'agir, puisqu'elle écarte tous ceux qui lui déplaise, s'invite jusque dans les crèches pour imposer son idée que "tout est construction sociale", tout non seulement serait "trans" mais doit le devenir, constamment, en attendant le trans-espèce : je ne suis pas un homme dit-il, je suis un chat dit celle-ci, je suis Cléopâtre réincarnée disait-on dans les années 60-80, ainsi va "le progrès" ce qui édifie de plus en plus des "ni-ni", "et et", des "sans", toute une mixture v(i)o(i)lée par l'hypocrisie du "care" ou comment l'état d'éternel de chrysalide empêche en fin de compte la liberté d'être celui-ci et non "un" autre indifférencié ; canevas idéal par ailleurs pour l'affairisme mondialisé qui a toujours accompagné l'ordre de la puissance sans ombre, ce qui a toujours fasciné également ceux qui critiquent celle-ci avant de s'y soumettre, avec délectation dans les alcôves adéquates, hors du regard du plus grand nombre, même si aujourd'hui, la liberté desdits "réseaux sociaux" permet d'en savoir plus : pour combien de temps ? Car là aussi, les puissants de la Caste, soucieux de leur bien être, cherchent à les en dissuader, ne serait-ce déjà en créant une seconde réalité (une seconde "caverne") que l'on cherche à asséner comme étant non seulement plus réelle que la réalité effective mais comme la seule possible voire imaginable, désirable.
Ou le retour de la magie et donc de la soumission généralisée, remboursée par la Sécurité (Sociale). "Le progrès", mort, ou voguant comme titre de journal, et encore…