22 janvier 2025

Onfray imite Zemmour dans la lecture trompeuse du “6 juin 1944”

L’Institut des libertés de Charles Gave a donc interviewé Michel Onfray, pourquoi pas bien sûr, mais soudain et patatras à nouveau la litanie caractérisant le “6 juin 44” d’invasion américaine (Zemmour parlait plutôt d’anglo-américaine) émerge, avec en sus tout un amalgame entre la situation de l’époque et ce qui se passe aujourd’hui, Onfray faisant ainsi le lien avec l’effort queer et woke actuel dans un anachronisme époustouflant, y rajoutant le fait que les américains voulaient le plus vite possible et principalement stopper l’avance soviétique suivant ici Zemmour qui  avait tracé la voie il y a quelques temps en expliquant que les principaux vainqueurs de la guerre contre le nazisme étaient plutôt à l’Est, bref, tout un ensemble d’affirmations fausses rapides dangereuses.

Car ce serait déjà oublier que les USA ne voulaient pas entrer en guerre, Churchill avait imploré en vain leur intervention, or s’ils voulaient “envahir” l’Europe, une telle demande insistante ne serait pas restée sans réponse durant plus de deux ans … Par ailleurs le fait qu’il fallait contrer l’avancée soviétique ne fut pas nécessairement une ignominie ; à moins de croire que l’impérialisme soviétique aurait été plus doux ou similaire à l’impérialisme US comme le disait Heidegger avant nos deux “experts” en histoire de la seconde guerre mondiale.

Et puis, il ne faudrait pas oublier que Patton avait été relevé de son commandement sur le front italien parce qu’il voulait suite au débarquement en Sicile remonter sur l’Allemagne par l’Est afin d’empêcher les troupes staliniennes de s’emparer de tous ces pays comme les Balkans, la Hongrie, la Tchécoslovaquie la Pologne occidentale, rappelons-nous qu’il a fallu que Churchill se batte, seul, à Yalta pour que la Grèce ne tombe pas dans l’ escarcelle soviétique.

Quant au fait que la direction US aurait préféré Giraud à de Gaulle (trop concilient avec les communistes ?) et qu’elle avait des plans politiques sur la France, cela n’a rien à voir avec l’effort du débarquement en Normandie qui d’ailleurs était demandé avec insistance par Staline afin d’ouvrir un “second front”…

Bref, Onfray, de même que Zemmour, déploient les arguments séculaires projetant sur la prégnance militaire et ensuite culturelle des self made man américains tous les maux induits par l’émergence de la société urbaine et sa foule solitaire, réintroduisant certes ainsi le débat toujours irrésolu entre société et communauté, -dont le communisme le fascisme et le nazisme tentèrent d’ailleurs d’y apporter une réponse, de même que le wahhabisme avant eux, mais ce avec le succès que l’on sait ; c’est que les problèmes soulevés par la recherche émancipatrice d’une vie meilleure que le servage, se heurtant au choix cornélien entre conservation et affinement de Soi, sont, semble-t-il, d’une texture bien plus complexe que prévue et nécessite donc une approche bien plus fine que cette extériorisation aisée sur la présence étrangère en soi…

Il est donc bien dommage d’avancer, à l’heure de la dictature molle, celle de l’hygiénisme affairiste globalisé, de telles vues aussi simplistes ou idéologisées au sens d’être mâtinées d’anti-anglo-américanisme primaire, souvent par haine de la pensée dite “libérale” c’est-à-dire au fond respectant la liberté individuelle plutôt que celle du “groupe”, opposant alors humanité et citoyenneté alors qu’elles doivent aller bien sûr de pair(e) .

Aussi, cet errement dans le diagnostic et la stratégie quant à l’émergence de la société urbaine et ses crises successives (qui mina peu à peu l’esprit des courants conservateurs et réformateurs depuis Louis XV au fond) continue ; et ce n’est pas en ressuscitant les “bons” côtés de Vichy et du Front Populaire que cela ira mieux pour contrer la fuite en avant actuel de l’affairisme étatiste dirigé par l’élite destroy ayant fusionné divers courants totalitaires issus du technicisme marxiste et bureaucratique d’une part, et que cela sera utile, d’autre part, pour contrer cette stratégie du régime maoïste mâtiné de Confucius  et qui fait de plus en plus pression en Asie, manipulant le Pakistan au Cachemire par exemple, s’adonnant à des manipulations contre Taïwan, Hong-Kong, participant à la grande manip C-19 actuelle aux côtés des Big Tech et des Big Pharma qui n’ont plus d’américain que le nom tant leur approche est devenue globale au sens d’instrumentalisation la mondialisation à leur profit au sens politique du terme et non pas seulement financier.

Il est dommage que parmi ceux qui luttent contre cette “alliance” néo-confucéenne (avec une élite sectaire à la tête et la piétaille en bas)  l’on ne sache pas qu’il vaille mieux “prévenir que guérir” (cet adage s’avère d’ailleurs d’une actualité brûlante à l’heure où l’on a empêché les médecins de le pratiquer) ce qui implique déjà d’admettre que les vieilles et souvent fausses antiennes sur “l’impérialisme américain” n’aident en rien par exemple pour lutter contre la destruction des écoles de filles en Afghanistan, même s’il est aisé de dire que c’est “leur culture après tout” le fait de ne pas instruire les femmes alors que l’islam “impatient” (le djihadisme) tape de plus en plus à nos portes, allié contre-nature de la “woke” culture  (pour l’instant) venant certes des US mais admettons au moins que ces derniers ne sont pas monolithiques puisque des forces en leur sein combattent précisément cette élite destroy, ce qui implique aussi de ne pas oublier que les “boys” de dix-sept ans qui sont venus mourir sur les plages de Normandie n’avaient pas tous dans la tête l’idée qu’ils étaient des “envahisseurs” et qu’il fallait empêcher de Gaulle d’arriver au pouvoir…

Ce n’est pas parce que ladite cancel culture efface notre histoire qu’il faille faire de même, ce qui n’est d’ailleurs même pas une défense mais une soumission sans le dire bien sûr, les néo-léninistes Woke voulant également tout autant détruire les US.

 

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