Mais elle (la liberté) ne se fane-t-elle pas dès qu’on l’isole ? Ce Réel de plus en plus étriqué (effacé) devenant sa Réserve. Mais pour le masquer solidifions la belle prison de mots prétendant la définir ou se plaignant de la voir s’affaisser aussitôt cueillie alors que l’on aura participé à ce faire. Pour “son” Bien. Sinon celui-ci s’étiolerait. Mais oui. Car il s’agit moins pour François Sureau de se demander par exemple si tout ce tralala sanitaire était viable (ne serait-ce le fait d’effacer la liberté de prescrire) mais si l’enterrement de la liberté aura bien été effectué selon l’étiquette plastique exigeante, nécessaire et suffisante, du “comme il faut”, du style, ou le Droit comme un jardin à française.
Ainsi, pour ce nouveau membre de l’Institut, il aurait mieux fallu dessiner les arabesques masquant ce Rien que sera devenu un Droit inutile (les Conseils -Constitutionnel et d’Etat-transformés en chambre d’enregistrement ne parlons pas du Parlement). Mais il n’en dira rien sur ce point précis, maugréant plus sur les incohérences de l’application, “l’absurdité” de certaines dispositions, ce qui ne mange pas de pain et remplissait déjà les journaux soviétiques relatant souvent les impairs et manques rien ne va plus dans le quotidien des travaux et des jours.
En un mot, pour mieux masquer cette démesure ayant insufflé depuis deux ans de la folie furieuse mais ce de façon la plus sérieuse, “scientifique”, (et cela continue encore dans la mise au banc de tout ce qui sent le russe) quoi de mieux qu’un beau discours en dénonçant le manque de…manières ?…
En réalité, l’Institut, en particulier l’Académie des Sciences, ne brille guère par sa perspicacité : qu’il s’agisse du climat ou de la santé, de la disparition en effet de cette “liberté”, aucun débat, de controverse, digne de ce qui se passait naguère lorsque Cuvier s’opposait à St.Hilaire sur “l’unité du vivant”, rien d’autre que du convenu figé par le sceau de l’argument d’autorité, celui-là même qui a fait qu’Einstein eut tant de mal à être reconnu avec l’obtention sur le tard d’une Chaire au Collège de France (près de 20 ans).
L’Institut, aujourd’hui, agit même en pis, tout à fait en deçà des débats et controverses insufflant son souffle de naguère. Mais il faut maquiller cette disparition. Un requiem à la Sureau le permet (il a d’ailleurs chanté lors de son allocution). Mais n’est pas Bossuet qui veut.
À l’ère de la contrefaçon et de l’irréalité, il n’y avait aucune raison que l’Institut y échappe. Il lui faut un François Sureau comme faire-valoir suscitant l’illusion du contraire.