Un petit public, proportionnel à la taille de la place est venu y assister.
M. Bertrand Delanoë n’omet pas dans son discours, résolu à lutter contre l’antisémitisme, de parler de Dreyfus…
La plaque Theodor Herzl découverte, le petit attroupement autour de M. Delanoë se resserre. Quelqu’un pousse une femme vers le Maire Delanoë, et voici leur échange :
Elle : – Avez- vous reçu ma lettre sur l’agression que j’ai subie ; l’agresseur n’étant toujours pas sanctionné… ?
Delanoë : – Quand ?
– Il y a plus d’un mois.
– Non…
Delanoë lui tend la main. Mais celle de M. Aidenbaum écarte discrètement la femme venue parler à Delanoë. Ce dernier, serré par la foule, tend à nouveau sa main à la femme :
– « Je veux serrer la main de cette dame », dit-il « Laissez-la finir !».
Et à son collaborateur : « Donnez-lui, s’il vous plaît, ma carte de visite ».
Plus loin, quelqu’un de très connu dans les milieux des militants pro-israéliens, qu’un ami me confirmera être Simon Pilczer, propose à la femme qu’Aidenbaum a écartée :
– Viens, on va voir Aidenbaum, c’est mon ami, je vais lui dire qu’il fasse quelque chose, viens.
Mais le même Simon Pilczer s’éloigne.
Aidenbaum lance à la femme qui se prépare à nouveau à se faire entendre: – Arrêtez ! Arrêtez !
La femme, bibliothécaire de son état au 4ème étage de la mairie dans laquelle officie Aidenbaum, répond :
– Que dois-je arrêter ?
Il répond plus fort : – Je vous ai reçue…
– Non, vous ne m’avez pas reçue. Vous avez reçu mon agresseur.
– Je vous ai reçue.
– Non, vous ne m’avez pas reçue.
(Ceci 3 fois).
Puis Aidenbaum lance :
– Vous arrêtez sinon je vais prendre des mesures.
Simon Pilczer revient.
Il s’approche d’Aidenbaum, et d’un geste familier, pose sa main sur la poitrine du maire. Ils échangent quelques mots.
Simon Pilczer revient vers la femme, et lui lance : – Tu dois arrêter ! Arrête ! Arrête !
Plus tard, j’apprendrai qu’il a dit à voix basse à cette même femme: – Tu te rappelles le lycée Montaigne?(1). C’est pareil. Accepte d’aller ailleurs. Ou alors… va en Israël !
Sur place, se trouvait aussi quelqu’un qui se révèlera être un lecteur de la bibliothèque municipale Temple, au courant de l’agression que la bibliothécaire (la femme ci-dessus) avait subi sur les lieux mêmes de son travail :
L’agression (précédée et suivie de calomnies dont certaines à caractère antisémite) avait eu lieu après que la bibliothécaire tenta d’empêcher la mise à la poubelle de livres par ses supérieurs (un à deux bacs à ordures pleins de livres ont été jetés par jour dans les poubelles durant 3 mois et demi, dont 360 du fonds judaïca !). La hiérarchie, tout en reconnaissant la faute professionnelle grave, a fermé les yeux.
Ce lecteur, présent à l’inauguration de la plaque, commenta la scène par ces mots :
– « Scandaleux qu’ils ne fassent toujours rien ».
Les gens se sont dispersés.
Sonnée, la femme traverse la rue. Aidenbaum détourne la tête.
On honore les Juifs morts, on enterre les vivants.
Notes
(1). D’après le rapport annuel de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme : «Le 11 octobre 2003, à Paris, agression et insultes antisémites contre un élève du lycée Montaigne par deux de ses camarades d’origine maghrébine ».
v. aussi Pervers alibi communautaire de Daniel Sibony http://www.col.fr/article-418.html
http://www.laic.info/Members/webmestre4/Revue_de_presse.2003-12-05.3433/view
http://www.primo-europe.org/showdocs.php?rub=2.php&numdoc=Do-614658321
http://www.ldh-toulon.net/article.php3?id_article=22 :
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