Cet état de faits entraîne une profonde fracture au sein du camp arabe, où l’Algérie s’est rangée derrière l’Iran, à l’opposé du Maroc.
Israël a affirmé, dès le début du conflit, que des conseillers militaires iraniens étaient à l’œuvre au Liban. Jérusalem a relevé l’origine iranienne ou syrienne des missiles du Hezbollah, en particulier lors de l’attaque du 14 juillet contre un navire de Tsahal, qui fit 4 morts.
Cette aide est confirmée par diverses sources diplomatiques, que recoupe Intelligence Online, site crédible d’informations sensibles.
Tout a commencé, dit-on, le 12 juillet quand le Hezbollah lance une attaque se soldant par la mort de huit soldats israéliens et la capture de deux autres. Israël riposte en lançant une offensive d’envergure sur le Liban.
Pourtant, la genèse de ce conflit ouvert est plus longue. Dès le 4 juillet, cheikh Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, est à Damas, capitale syrienne, pour y rencontrer un petit-fils de l’ayatollah Khomeiny. Nasrallah est accompagné de son conseiller politique et militaire, Hassan Khalil.
La rencontre va bien au-delà d’un échange de bons souvenirs autour d’un thé à la menthe. A l’ambassade d’Iran, Nasrallah rencontre surtout l’ambassadeur Hassan Akhtari, par ailleurs représentant personnel du guide suprême de la révolution islamique iranienne Ali Khamenei, et plusieurs autres dignitaires de l’appareil militaire iranien : Ali Larijani, secrétaire du conseil suprême de la sécurité nationale et négociateur du dossier nucléaire ; le général Hussein Firuz Abadi, chef d’Etat-major des armées ; et des représentants du général Yahya Rahim Savafi, commandant en chef des Pasdarans, véritable armée politique de la dictature.
A Damas, Nasrallah reçoit des consignes précises sur le déclenchement d’un conflit avec Israël : capture de soldats israéliens et salves de missiles. L’opération est lancée, notons-le, alors que les négociations autour du nucléaire iranien arrivent à leur terme, l’ultime rencontre avec l’émissaire européen Solana étant prévue le 11 juillet.
De sources convergentes, les troupes du Hezbollah, parti-armée, Etat dans l’Etat contrôlant le sud du Liban, sont renforcées de 250 officiers iraniens experts en balistique et de mille Pasdarans.
Au lendemain de l’échec des négociations du 11 juillet sur le nucléaire, l’émissaire iranien Larijani se rend directement de Bruxelles à Damas, où le vice-président Farouk al-Shara lui transmet l’aval du président Assad à l’opération du Hezbollah.
Le 23 juillet, le président iranien Ahmadinejad lançait, triomphant : « Les sionistes ont déclenché leur propre destruction en attaquant le Liban. Je leur conseille de faire leurs valises, de quitter la région. La Grande-Bretagne et les Etats-Unis sont complices des crimes commis par le régime sioniste ». Le régime iranien a pour objectif constitutionnel l’universalisation de la théocratie islamique.
Pour qui pouvait en douter encore, voilà qui a le mérite de la clarté.