24 janvier 2025
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« Vol 93 », un film à voir absolument

Le ton est sobre, il n’y a aucune starisation des acteurs, aucune grandiloquence, le cinéaste ne s’appesantit pas sur l’horreur physique. Et « Vol 93 » est filmé à la manière d’un documentaire, caméra à l’épaule, pour plus de véracité.
On y voit les terroristes, se préparant à se transformer en « martyrs », lisant des versets du Coran et se rasant de près pour être « présentables » aux yeux de leur Dieu. Des voyageurs qui pensent à leur vie, leur rendez-vous de travail, leur famille ou leur avenir. Comme l’équipage qui, professionnel , vérifie dans la bonne humeur que tout est prêt pour ce vol. Avant l’embarquement des passagers.
Et, peu à peu, les équipes au sol dans des salles de contrôle civiles, puis militaires, qui se rendent compte que des avions ont disparu des écrans radars, sans comprendre au départ. Et pensent même, dans un premier temps, que c’est un petit avion qui s’est écrasé dans la première tour du World Trade Center.

Désarroi et impuissance initiale devant une gigantesque prise d’otages inouïe car jamais vue auparavant. Qui fait que ce Vol 93 d’United Airlines décollera comme si de rien n’était. Avant que l’horreur ne commence à bord de l’avion, avec l’assassinat des pilotes égorgés et d’un passager. Et d’autres passagers qui parlent à leurs proches, des amis ou du personnel au sol, grâce à leurs téléphones portables, et finiront par comprendre ce qui se trame et décideront, avec les hôtesses de l’air, de tenter de reprendre le contrôle de l’appareil. Qui s’écrasera finalement dans un champ, tuant la quarantaine de passagers et l’équipage resté vivants à bord, mais ne provoquera pas la catastrophe escomptée.

C‘est grâce à ces coups de fil et aux enregistrement des conversations des pilotes que ce qui s’est passé dans l’avion est connu, même s’il reste des aspects inconnus, comme l’explique Peter Greengrass. Qui a eu la sagesse de prendre conseil auprès de religieux musulmans pour ne pas commettre d’erreurs dans ce qu’il montre des terroristes.
Il a rencontré des familles des victimes et souligne, dans une interview, qu’il n’a rencontré chez eux ni amertume ni désir de vengeance.

Alors que la haine des terroristes contre ceux qu’ils considèrent comme « infidèles », déshumanisés à leurs yeux, est palpable.
On sort de ce film bouleversé, le coeur battant, mais en se rendant compte compte que derrière les statistiques froides il y a , d’une part des vies détruites dans la terreur, et d’autre part, une cruauté sans nom de terroristes persuadés de suivre les enseignements de leur religion, s’ouvrant ainsi les ports d’un paradis aussi sanglant qu’illusoire.
Et, comme l’indique Paul Greengrass dans l’avant-propos sur le site du film, le film « dépasse le cadre de cet événement et touche à l’essence de la société. » Pour en savoir plus et voir l’hommage rendu par le cinéaste voir http://www.vol93-lefilm.com/

Le film étant sorti le 12 juillet il ne faut plus attendre pour le voir.

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