Le fonctionnaire en civil, dépourvu de brassard «police», tentait apparemment de venir en aide à un supporteur israélien agressé par un groupe de supporteurs parisiens après le match PSG – Hapoël Tel-Aviv, qui s’est tenu au Parc des Princes jeudi soir. La «police des polices» devra déterminer s’il a agi en état de légitime défense.
Que s’est-il réellement passé hier soir aux abords du Parc des Princes, à Paris ? Selon les premiers éléments de l’enquête, un policier en civil, seul sur les lieux, – et sans brassard «police» – a voulu porter secours à un supporteur israélien qui avait été agressé par des supporteurs du Paris-Saint-Germain. Bilan : un supporteur du PSG d’une vingtaine d’années tué et un autre gravement blessé. Ce dernier a été transporté à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière.
La préfecture de police de Paris indique que le policier a «été violemment pris à partie» par les supporteurs du PSG aux alentours de la porte de Saint-Cloud, non loin du Parc. Il aurait alors fait usage d’une bombe lacrymogène afin de se dégager, puis tiré un coup de feu.
Climat électrique
Toujours selon les premiers éléments de l’enquête, le policier aurait ensuite été pourchassé par le groupe de supporteurs, avant de se réfugier dans un Mac Donald’s. C’est dans un climat électrique que des forces de police sont alors intervenues afin de dissiper les bagarres alentours.
Selon le journaliste Philippe Broussard, présent sur les lieux du drame, le policier en civil – noir de peau – tentait de protéger une seconde personne menacée par un groupe d’une dizaine de supporters. Le journaliste, qui s’exprimait sur la radio RTL raconte que les assaillants criaient «c’est un flic !», «sale nègre !», «bleu blanc rouge, la France aux Français !». D’après Philippe Broussard, auteur de nombreuses enquêtes sur le phénomène des hooligans, le profil des supporters menaçant le policier s’apparentait à celui des supporters de la «Tribune Boulogne», réputés les plus violents du club parisien.
«S’il n’avait pas tiré, il y passait»
L‘inspection générale des services (IGS – «police des polices») a été saisie de l’enquête. Elle devra déterminer si le policier a agi en état de légitime défense. Celui-ci, ainsi que cinq supporteurs, a immédiatement été placé en garde à vue. Le parquet de Paris, qui a également ouvert une enquête, explique vendredi que le scénario exact n’a pu encore être établi, en raison de différences entre les témoignages. Ces derniers sembleraient toutefois indiquer que le policier a agi en situation de légitime défense, selon l’agence Reuters.
Luc Poignant, responsable du Syndicat général de la police était présent sur les lieux. Selon lui, le policier «n’avait pas d’autre choix que de se défendre et protéger une autre personne». Le syndicat de gardiens de la paix Alliance évoque pour sa part un «tir de désespoir». Pour son secrétaire national, Frédéric Lagache, «il a été pris à partie par 150 mecs surexcités. S’il n’avait pas tiré, il y passait». Le syndicat d’officiers de police, Synergie, estime également «qu’il n’a pas eu d’autre option que de tirer». L’Unsa-police dénonce une agression commise par des «racistes».