Or, selon le ” Résumé pour les décideurs politiques”, ” L’effet de serre par les gaz à effet de serre s’est accru de 20% au cours des dix dernières années (1995-2005), le plus grand changement observé ou inféré pour une décennie au cours des deux cents dernière années au moins“.
Comment expliquer, dès lors, qu’au cours de la période la plus marquée par les causes de l’effet de serre (déclaré certain avec un ” très haut niveau de confiance“), justement, le réchauffement ait marqué une longue pause ? C’est là qu’intervient la réévaluation à la hausse de l’effet refroidissement des activités humaines.
Depuis 2000, les émissions de polluants assombrissant l’atmosphère sont en hausse accélérée, essentiellement du fait de l’industrialisation de la Chine et d’autres pays émergents qui n’ont pas installé partout de dispositifs de dépollution. Pour schématiser, les nuages noirs de suie planant au-dessus de nombreuses villes en développement auraient ralenti, puis arrêté, le réchauffement global depuis 2001 : tel est le diagnostic non écrit qu’il faut décrypter derrière les nouveaux calculs du Giec.
Le boom charbonnier mondial, dû au bon marché relatif de la houille disponible presque partout, par rapport au pétrole contrôlé par un cartel, explique aussi ce “noircissemnt” de l’air ambiant. Ainsi, la Chine a doublé sa production de charbon depuis 1998. Elle représente déjà environ 40% du total mondial, et une part bien plus grande encore des sulfates, particules et autres polluants à longue distance, émis par les utilisateurs mondiaux du charbon.
La délocalisation de l’industrie mondiale, partant des zones soumises à des quotas de carbone comme l’Union européenne, vers des zones dépourvues de quotas de carbone et de dispositifs antipollution pour les aérosols, serait donc en train de résoudre le problème de l’effet de serre : non avec du ” charbon propre ” (c’est-à-dire sans émission de CO2, un rêve qui reste à concrétiser) mais grâce au “charbon sale” (émettant des aérosols polluants en grande quantité comme au XIXème siècme) ! De quoi donner à réfléchir aux concepteurs de l’après-Kyoto…“.