Inversement, ces trafics permettent aux grands partis de faire donner facilement des parrains à tel candidat qui ne les intéresse pas mais qui gênera l’un de leurs opposants. C’est l’objet de toutes les réflexions dans cette période de quelques jours qui nous sépare de la date fatidique de dépôt des signatures !
En plus, les petits candidats et, même, les moyens candidats, terrifiés à l’idée de ne pas obtenir les signatures, consacrent énormément d’argent et de temps à la recherche de ces signatures et, ceci, au détriment de leur propre campagne : c’est une sorte de boulet qu’ils ont à traîner.
Ce problème des parrainages est en corrélation avec l’insupportable prétention des hommes de l’État, ceux que je dénomme les « Hifis», de faire croire qu’ils sont seuls dépositaires de la morale et du bien public, alors que c’est très souvent tout le contraire. Si l’on voulait vraiment des parrains honorables, il suffirait de demander tout simplement à chaque candidat potentiel de recueillir la signature de, par exemple, 1000 citoyens quelconques en possession de leur carte électorale.
Le scandale des parrainages n’est que le haut de l’iceberg. Voici bien d’autres facteurs qui font de cette élection, comme des autres, une vraie mascarade.
D’abord le financement. Les journaux exposent en détail comment les gros candidats, c’est-à-dire les candidats acceptés par le système disposent de financements publics hors de proportion avec ceux des autres candidats. Les candidats moyens ont eux aussi un pactole bien que moindre.
Pour les petits et nouveaux candidats, c’est la galère ; ils sont obligés parfois de dépenser tout leur modeste capital ou d’engager par hypothèque ce modeste capital pour pouvoir se lancer dans la compétition. Or, n’oublions pas que le financement gigantesque dont bénéficient les candidats « officiels » reposent sur de l’argent public c’est-à-dire de l’argent volé aux citoyens : on vole donc de l’argent à ces citoyens pour les conduire à voter pour ceux dont ils ne voudraient peut-être pas et dont ils ne se gênent pas souvent pour montrer qu’ils les méprisent dans leur ensemble.
Au coeur du problème du financement il faut aussi ajouter le détournement des biens publics pour la campagne des candidats « officiels». Cela ne se limite pas à l’usage des moyens de transport et d’autres abondamment mis en lumière par la presse. Malgré les chiffres importants, nous allons voir que là n’est pas l’essentiel.
Le principal se trouve dans l’usage du temps dérobé à l’Etat.
Les candidats « officiels » sont largement salariés et enrichis au-delà du possible par leurs rémunérations et la folie des avantages indirects, que leur donnent sous la contrainte les contribuables. Or ils abandonnent carrément pendant des mois leur fonction, soit de ministre soit de présidents de région, pour consacrer ce temps à leur campagne électorale. Ce détournement de fonds publics s’étend non seulement à la personne du candidat mais à des centaines de personnes qui les aident dans leur campagne et qui aussi vivent sur les fonds publics, abandonnant leurs fonctions pour se dévouer à la campagne du patron, ceci bien évidemment dans l’espoir d’avoir ensuite un morceau de choix dans le vaste butin de la République Fromagère. Ce détournement du temps se multiplie encore par l’utilisation des volumineux budgets que les mêmes manipulent à leur gré. Les sommes sont si considérables qu’il est impossible de les évaluer.
Si ce détournement du temps n’est guère évoqué, celui du temps de parole l’est souvent maintenant. Malgré toutes les réglementations diverses et compliquées, il est clair que le temps de parole des candidats officiels est sans limite par rapport au temps de parole des autres candidats qui quelquefois n’ont qu’une seule minute pour s’exprimer !!!
Il y a encore très certainement d’autres rails pourris sous le train de la défunte démocratie française mais nous croyons qu’ici nous avons cité l’essentiel.
C’est l’une des explications parmi d’autres du désastre français, qui se traduit en particulier par l’immobilité dans le désastre.
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