Ces OGM n’ont pas nui à la santé publique, et ce qui est questionnable tout à l’inverse, ce serait bien plutôt qu’ils aient été, éventuellement, trop sûrs, trop bons et trop diététiques. En effet en l’absence de ces pures inventions, nous en serions encore à la cueillette, à la pêche, au braconnage et au charognage (pas à la chasse comme on se fourvoie systématiquement sur le sujet, qui a toujours été une activité très dangereuse et fatigante, donc marginale dans l’alimentation ordinaire) : or, la survivance très honorable de nos ancêtres paléolithiques pendant 8 millions d’années remet passablement en question l’utilité profonde de la généralisation néolithique des OGM, sur le fait que son grave inconvénient, mais le seul, a été de mettre l’homme au travail pour la première fois de la (pré-)histoire. Alors que depuis tous temps, les seuls travaux des hommes consistaient à produire à l’occasion les outils et les abris, les OGM nous ont soudainement accablés de tâches quotidiennes infernales, inconnues jusqu’alors, de culture et d’élevage, toute l’année, dehors, et par tous les temps.
Ces inconvénients ancestraux des OGM ont été récemment très atténués par la mécanisation, un seul homme pouvant dorénavant, en quelques heures, traire un troupeau ou moissonner des hectares – sans trop se fatiguer – là où il y a encore un siècle la sueur de 200 hommes épuisés pendant des semaines n’y serait pas parvenue. A y réfléchir une seconde, ce qui souvent est trop demander, c’est exactement cette même propriété que partagent avant tout nos récents OGM de laboratoire avec ceux de nos ancêtres : donner du travail. Des milliers d’entreprises de génie génétique se développent partout dans le monde, générant une offre d’emplois de biologistes, de techniciens, de commerciaux et d’administratifs, en passe de devenir l’un des pôles majeurs de l’emploi mondial futur, qui laissera même probablement sur le bas côté, pour un certain temps, ce que la formation peut fournir de main d’œuvre, et allègera considérablement les statistiques (pourtant déjà faibles) de chômage. Qui s’en réjouit ?
Les médias contemporains se sont donnés pour mission principale de générer d’atroces phobies collectives, et de pousser les hommes, par tous moyens possibles, à refuser énergiquement tout changement, toute action, et la moindre initiative. De ce fait, la plupart de nos concitoyens, surtout en France (où pour cette raison précise, nous sommes la risée de l’Europe) se contentent d’être dépressifs, plaintifs et mollement apathiques. Mais les quelques forces qui restent aux rares survivants, ceux-ci les emploient, non à développer des actions, à s’engager dans des projets constructifs, mais à faire barrage de toute leur énergie restante à la moindre action possible et nouvelle qui pourrait être proposée. De nos jours militer, c’est militer « contre ». Il n’est même plus pensable que des actes puissent servir d’autre cause que celle du frein, du refus, de la négation. Je refuse donc je suis.
Comme tous les autres sujets de société, les OGM de notre belle période de l’holocène sont globalement perçus à travers le prisme unique souverainement imposé par des médias désormais irréversiblement omnipotents sur les âmes subjuguées. En cette matière comme dans les autres, le tour de passe-passe génial a pourtant une règle simple : sur tout sujet quel qu’il soit, n’abordez jamais QUE les inconvénients, et s’ils n’existent tout simplement pas – comme c’est le cas le plus fréquent – invoquez le mot magique, le mot vital, le mot tout puissant de RISQUE. N’entendant plus jamais sur les ondes et dans la presse que des problèmes, des catastrophes, ou à défaut de tout inconvénient objectif, des risques, nos concitoyens sombrent depuis des années dans la psychasténie, dans la peur, dans l’immobilisme pétrifié ou dans la défensive rétrograde.
Il n’est pas bon d’encourager ces peurs infondées, ces superstitions maladives entièrement générées par la désinformation institutionnelle généralisée. Une règle d’action simple et consensuelle doit être que la moindre plainte, le plus petit refus d’une proposition, toute volonté de destruction, s’accompagne nécessairement d’une initiative inverse de construction, d’une action de remplacement au même but, bref, d’une proposition à part entière, nouvelle, qui ne soit pas du tout un refus de quoi que ce soit. Militer, alors, sera à nouveau militer « pour », et c’est la seule façon pour que nos enfants, un jour, soient fiers de nous.
Notez maintenant que je vous reproduis avec fort bonne volonté l’adresse de la pétition si vous souhaitez quand même la signer :
Reçu par e-mail ce soir :
” Objet : APPEL D’ORLEANS : UN MORATOIRE POUR UN PRINTEMPS SANS OGM
Si le coeur vous en dit… SIGNER DIFFUSER….
http://www.moratoireogm.fr/spip.php?article1″