Le chef onusien a déclaré à des responsables des services de sécurité libanais que les autorités israéliennes lui ont fourni « des preuves et des photographies » de camions passant la frontière entre la Syrie et le Liban, avant d’y décharger des cargaisons d’armes, a rapporté le quotidien libanais An-Nahar.
« Il existe des rapports des services de renseignement sur le trafic d’armes. Je suis inquiet au sujet de cette sorte de trafic d’armes, qui déstabilisera la situation au Liban », a-t-il déclaré à la presse après la publication de l’article d’An-Nahar, alors qu’il visitait le quartier général de la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban) dans le sud du pays.
La résolution mettant fin à trente-quatre jours d’affrontements entre le Hezbollah et Israël prévoit notamment la cessation de toute livraison d’armes aux combattants de la milice chiite libanaise. Selon Israël, le Hezbollah continue d’être approvisionné par la Syrie et son suzerain perse, deux principaux soutiens de la milice chiite, ce que dément à ce jour le gouvernement libanais de Fouad Siniora.
Il n’y a aucun doute que la capacité des forces armées libanaises à surveiller et contrôler la frontière syro-libanaise et empêcher les trafics d’armes doit être sensiblement renforcée. Ainsi, le tribunal international appelé à rechercher et à juger les assassins de l’ancien Premier ministre Rafik Hariri et ses compagnons doit-il inévitablement voir le jour, ce que les mercenaires de Damas et à Beyrouth essaient d’empêcher à tout prix.
Mais ils semble que la Syrie ne se contente pas d’armer le Hezbollah. Selon les membres de la délégation du Parti républicain américain, en visite actuellement dans la région, la présidence syrienne n’empêcherait toujours pas les infiltrations de moudjahidin (terroristes) vers l’Irak à travers sa frontière orientale. Cette question a fait l’objet d’une longue discussion lors de la rencontre entre la délégation américaine et le président syrien Bachar el-Assad, a rapporté l’agence locale SANA, le 2 avril 2007. De son côté, la porte-parole de la Maison Blanche Dana Perino a vivement réagi en qualifiant le régime syrien de « sponsor du terrorisme [au Liban et en Irak].
La Syrie qui vit mal son isolement régional, parie sur la carte du chantage en espérant que Washington accepte d’ouvrir un dialogue direct avec elle. « Si les Américains veulent discuter, qu’ils viennent à Damas, mais pas à Bagdad », ces propos du chef de la diplomatie syrienne, repris sur le site arabophone réformiste Aafaq.org, Walid al-Mouallem expliquent tout.
Mais la Syrie réussira-t-elle à duper l’Amérique ? Au moment où la présidente du groupe des démocrates au Sénat, Nancy Pelosi, se rend à Damas pour s’entretenir avec Assad, les responsables américains devraient faire preuve de plus de vigilance et de fermeté.