29 mars 2024
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Beyrouth du Hezbollah ou Cuba en Orient

Le Hezbollah, seule force organisée, appuyée sur un réseau social que ses institutions (école, centre de santé, associations, relations diplomatiques) contribuent activement à alimenter, remplit le vide militaire et sécuritaire que la pseudo armée libanaise divisée n’a jamais pu combler.
Le Hezbollah n’est en rien l’allié de l’Iran, mais son outil, sa milice privée .
La disproportion est absolue, il faut se rappeler du fameux meeting de Bint-Jbeil où la milice regroupa 100 000 personnes dont le ministre iranien des affaires étrangères. En « soutenant » le Hezbollah, l’Iran a renforcé son potentiel contre Israël. Les missiles SOL-SOL Al FAJR 3 et 5 (Téhéran – Beyrouth via Damas) reflétaient non pas un intérêt prononcé pour un Liban libre mais une tentative de créer une dissuasion stratégique contre les attaques israéliennes qui viseraient et visent toujours l’Iran.
De fait, si le cheikh Hassan Nasrallah tenait des propos guerriers provocateurs, il devenait mystérieusement muet sur les perspectives de paix à long terme, ce qui rappelait à l’évidence que la poursuite ou l’arrêt des opérations militaires étaient liées aux orientations iranienne et à son allié syrien.

Après le début de la guerre civile libanaise en 1975 et la perte de l’influence chrétienne, gage de stabilité, Israël s’est souvent fait piéger en intervenant en 1978, 1981, 1982, 1996 jusqu’en mai 2000 avec son retrait total abandonnant l’ALS (Armée du Liban Sud- 3000 hommes à majorité chrétienne maronite), mais permettant à 7000 libanais de se réfugier en Galilée et d’y travailler (coût pour Israël : 31 milliards de dollars par an).
A chaque fois ce fut pour Tsahal « un pas en avant, deux pas en arrière ».

Ainsi, une fois de plus, les autorités militaires voulurent faire croire au peuple israélien qu’il avait remporté une éclatante victoire. Comme l’échec – ou le succès – d’une politique ne s’apprécie que par rapport aux objectifs, « la crise des missiles » se traduisit par un échec.
Le Hezbollah que Tsahal voulait chasser et l’Iran maintenir, se trouva réduit, effrité, moribond, quasi-inexistant mais consolidé comme force de résistance dans l’esprit de libanais de toutes origines…
En contraignant les israéliens à se réengager au Liban, l’Iran les amena à devenir médiatiquement les agresseurs. Le Liban qui venait de sortir de l’occupation syrienne et qui commençait à pouvoir réduire l’influence iranienne du Hezbollah se retrouva en position de faible, en position de demandeur et, de ce fait, rejoindra tôt ou tard le bloc islamique…

Non sans raison Ahmadinejad a pu proclamer avoir regagné le Liban fusse sous les décombres « sans un seul coup de feu ».
Par ces manœuvres, l’Iran parvint à désintégrer le camp occidental : aucune position politique et militaire d’envergure; seul, un accord sur les couloirs de sécurité pour évacuer des populations misérables.
Mais il y a pire. Les tenants du complexe militaro-industriel américano-israélien s’imaginent encore pouvoir continuer leur justification à conserver en l’état ce grand porte-avion américain qu’est Israël : « vous voyez bien que nos bombes sont utiles puisque vous ne pouvez seuls abattre vos ennemis »

De très nombreux patriotes sionistes (ceux qui n’ont jamais oublié le tir au canon sur leur bateau l’Altalena) comprennent que l’état US ne fait que défendre au Moyen-orient des parts de marché dans le jeu du monopoly mondial.
Les U.S.A comme leurs prédécesseurs britanniques ne connaissent que les lois du profit et se fichent des Tables de la Loi.
Israël doit se sortir du double piège américano-iranien, il doit en tirer les conséquences.

La seule bonne politique est la politique de sa géographie.

Aujourd’hui, la base de la coexistence est le positionnement économique et éthique, le rapport entre économie globale et économie régionale, c’est-à-dire l’intérêt des peuples israélien, palestinien et libanais à un développement « écologique » harmonieux par une coopération économique profitable parce que mutuellement équitable.

Pour cela il est indispensable d’admettre une fois pour toute que les U.S.A sont loin, très loin et que la France et l’Europe sont proches.
Israël est la clé de dialogue de civilisation à civilisation de part et d’autre de la Méditerranée et du Bosphore.
Israël c’est l’Europe en Orient.

Laissons le gouvernement américain se perdre, plaignons les soldats latinos qui meurent pour rien en Irak, ou plutôt pour le capitalisme sauvage, les pétroliers cyniques, les roitelets corrompus. Nous aurions attendu du rapport Winograd une ouverture de pistes d’une certaine ampleur…Les américains sont nos amis, pas nos gourous .Ils commettent des erreurs et c’est en amis, en frères que nous devons les informer.
Mais alors, nous Français, soyons là auprès des Libanais !
Nous avons toujours à régler leur compte aux terroristes qui ont assassiné le 23 octobre 1983 nos 58 parachutistes venus pour préserver la paix.

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