« Œuvrant de concert avec nos alliés et nos partenaires à travers le monde, au moyen de la coordination et de l’échange d’informations, nous avons créé un cadre d’opération moins tolérant pour les terroristes, en obligeant leurs chefs à se déplacer constamment ou à se cacher et en portant atteinte à leur capacité de préparer des attentats et de les commettre », indique ce rapport.
Long de 312 pages en anglais, le rapport souligne que la coopération internationale a abouti à « de véritables améliorations en matière de sécurité », notamment le renforcement de la surveillance aux frontières et de la sécurité des transports, un meilleur échange de renseignements, une coopération militaire robuste, la découverte des avoirs financiers des terroristes et leur blocage, ce qui a réduit la capacité des terroristes à lancer des attentats de grande ampleur.
Répartition inégale des progrès
Malgré ces résultats, des progrès n’ont pas eu lieu dans tous les domaines.
Tout d’abord, le rapport indique que, malgré leur affaiblissement, le réseau Al-Qaïda et ses groupements affiliés continuent de faire peser la menace la plus forte sur la sécurité nationale des États-Unis, en partie à cause d’un changement de tactique, à savoir le recours accru à des groupements locaux qui agissent au nom d’Al-Qaïda.
Ensuite, les États qui appuient le terrorisme, tels que l’Iran et la Syrie, ont continué de fournir des armes, un entraînement, des fonds et d’autres formes de soutien aux terroristes au Moyen-Orient en 2006. Cuba, la Corée du Nord et le Soudan figurent aussi parmi les États qui appuient le terrorisme.
Enfin, les auteurs du rapport déclarent que l’absence de règlement du conflit israélo-palestinien constitue un facteur qui motive certains terroristes. Le réseau Al-Qaïda et d’autres groupements exploitent le conflit pour attirer de nouvelles recrues, et le refus par le gouvernement dirigé par le Hamas dans les territoires palestiniens de renoncer au terrorisme et à la violence continue d’être une cause de préoccupation pour les responsables américains.
Le nombre des attentats a augmenté de 25 %
Le rapport annuel préparé à l’intention du Congrès comprend une analyse du Centre national de lutte contre le terrorisme (NCTC), selon laquelle le nombre total des civils tués, blessés ou enlevés par des terroristes n’a augmenté que légèrement en 2006. Toutefois, les attentats ont été plus fréquents et plus mortels ; leur nombre ont augmenté de 25 % et le nombre de civils qui ont été tués s’est accru de 40 % par rapport à l’année précédente.
En 2006, on a recensé, d’après le NCTC, 14.338 actes de terrorisme dans le monde, qui ont frappé 74.543 civils et tué 20.498 d’entre eux.
En 2005, le rapport sur le terrorisme avait fait état de 11.153 actes de terrorisme dans le monde, qui avaient touché 74.217 civils et tué 14.618 d’entre eux.
La violence en Irak est la cause de 45 % de tous les actes de terrorisme recensés par le NCTC et de 65 % de tous les décès dans le monde dus au terrorisme. Les actes de terrorisme ont presque doublé dans ce pays pour passer de 3.468 en 2005 à 6.630 en 2006. Si le nombre des enlèvements a diminué de moitié dans le monde, il a triplé en Irak.
Par ailleurs, le nombre des actes de terrorisme a augmenté de 50 % en Afghanistan passant de 491 en 2005 à 749 en 2006. Pour faire face à ce regain de violence, les auteurs du rapport incitent la communauté internationale à fournir l’aide promise et à continuer d’œuvrer de concert avec les Afghans en vue de renforcer les capacités de lutte contre les insurgés, d’assurer une gouvernance légitime et efficace et d’empêcher l’augmentation de la culture du pavot qui sert à produire de l’opium.
Selon le NCTC, la majorité des actes de terrorisme continuent d’avoir surtout lieu au Moyen-Orient et en Asie du Sud, mais leur nombre a diminué de 10 % dans cette dernière partie du monde.
Il s’ensuit que les musulmans ont été les principales victimes des actes de terrorisme en 2006 ; ils ont constitué près de 50 % du nombre total de civils tués ou blessés par des terroristes en 2006. Quelque 350 mosquées, situées pour la plupart en Irak, ont fait l’objet d’attentats.
Les enfants sont devenus de plus en plus victimes du terrorisme en 2006 : 1.800 ont été tués ou blessés, soit une augmentation de 80 % par rapport à l’an dernier. Tout comme en 2005, les fonctionnaires, les enseignants et les journalistes continuent de demeurer les principaux groupes professionnels visés par les terroristes.
Baisse du terrorisme en Asie du Sud
Ailleurs dans le monde, le nombre des actes de terrorisme a diminué. Dans le continent américain, le terrorisme a touché principalement la Colombie et les pays andins.
Tout en félicitant le Canada et le Mexique pour leur engagement à lutter contre le terrorisme, les auteurs du rapport expriment leur préoccupation au sujet du Venezuela, où le président Hugo Chavez a renforcé ses liens avec Cuba et l’Iran et permis à des groupes de terroristes et à des trafiquants de stupéfiants de la Colombie à franchir la frontière entre les deux pays.
L’Europe et l’Eurasie ont enregistré une baisse de 15 % et n’ont connu aucun grand attentat comme ceux qui avaient eu lieu en 2004 à Madrid (Espagne) et en 2005 à Londres (Grande-Bretagne). En 2006, des responsables espagnols et français ont aussi fait des progrès dans leur lutte contre le groupe séparatiste basque ETA, la Turquie contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et la Russie contre les militants tchétchènes. En outre, la violence a continué de diminuer en Irlande du Nord au fur et à mesure de la progression du processus de paix.
L’Afrique, bien que touchée par la violence d’origine civile et ethnique, n’a guère fait l’objet d’attentats terroristes, mais elle continue d’être une cause de préoccupation en raison de la présence de groupes liés au réseau Al-Qaïda, de l’instabilité régionale et de la faible surveillance des frontières que des terroristes pourraient franchir facilement.
En Asie de l’Est, la lutte contre le terrorisme est de plus en plus coordonnée au niveau régional. L’Australie, la Chine, l’Indonésie, le Japon et les Philippines jouent un rôle de premier plan dans la lutte contre des groupements tels que Jemaah Islamiyah et Abou Sayyaf”.