26 janvier 2025

Mise à mort annoncée

 Depuis qu’il tente poussivement de faire passer des réformes structurelles mal ficelées, le gouvernement de François Fillon étroitement associé à la pensée présidentielle n’en finit plus d’avancer à reculons. Aujourd’hui, c’est au tour du projet de décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs dont ceux-ci, le jugeant déloyal, ne veulent pas entendre parler, de faire obstacle à l’incertaine volonté réformatrice du Pouvoir. Poussée dans ses derniers retranchements, Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur, s’empresse d’ailleurs de surenchérir : "IL n’y aura pas de suppression d’emplois en 2010-2011 dans l’université". Dont acte. A la vérité, "Il faut dire tout d’abord que le nouveau statut d’"autonomie" conféré aux universités ne traduit pas une réelle "autonomie", laquelle signifierait que les universités puissent se financer, décident du salaire des enseignants défonctionnarisés, et délivrent leur propres diplômes. On en est loin (…)".*

Voilà justement ce qui fait que votre fille est muette et combien il est alors aisé de comprendre pourquoi l’Université, maladroitement bousculée par une réforme structurelle low cost, se dresse bec et ongles contre ceux-là mêmes qui, en toute bonne foi, tentent de lui rendre quelque prestige…
  Le Pouvoir, manifestement dépassé par les évènements, a commencé un peu partout à opérer des retraites tactiques qui se transforment vite, l’adversité se faisant de plus en plus pressante, en quasi-déroute. C’est donc à une mise à mort annoncée qu’à notre corps défendant nous sommes conviés.
  Le pire, dans cette triste affaire, c’est bien que nos médiocres gouvernants ne devront s’en prendre qu’à eux-mêmes de n’avoir su, à un moment aussi crucial de notre histoire, prendre l’exacte mesure d’un pari qu’il leur était, au nom du peuple français, interdit de perdre.  
 
 
    *Voir l’article complet de Chantal Delsol :
"Enseignants-chercheurs : la révolution nécessaire"  

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