Choisir de devenir homme ou femme est un "stéréotype", promulguer que les riches le sont en ponctionnant les pauvres en est un aussi, considérer que les Suisses ont principalement voté contre leurs voisins européens en est un autre… Aussi se battre contre les "stéréotypes" en soi ne veut strictement rien dire (sa connotation péjorative a ainsi remplacé celles d'apriori et de préjugés) puisqu'il n'est pas possible de penser sans modèle de saisie du réel au même titre que les "repères" censés être parfois "absents" alors que ce n'est tout bonnement pas possible à moins de devenir "fou".
Le problème n'est donc pas là, mais dans la véracité ou non de ces grilles de lecture qui doivent certes évoluer pour une part au fur et à mesure qu'elles se trouvent démenties par les démonstrations plus rigoureuses des faits. Or, en employant ce terme de "stéréotype", qui sent bon par ailleurs sa sociologie des années 60, les faux partisans du progressisme factice oublient de dire que la pensée a toujours besoin de cadres de référence portés par des cercles et des groupes du même nom. Il ne faut pas confondre le besoin d'armature symbolique et son contenu critiquable en permanence, sans pour autant cependant classer comme "irrationnel" tout propos remettant en cause les nouveaux stéréotypes voulant imposer que l'on devient homme et femme au sens non pas de la maturation mais d'une volonté de changement. L'on confond alors les notions de rôles attribués au féminin et au masculin et ces notions elles-mêmes qui ne renvoient pas seulement à des dimensions culturelles mais également psychologiques et bio-physiologiques.
De même, l'on confond la libre circulation des biens avec celle des personnes car celles-ci ne sont pas interchangeables, ce ne sont pas seulement des animaux sociaux mais des êtres humains qui apportent leurs stéréotypes tels par exemple des minarets. Pourquoi alors voter contre leur construction s'étouffe Cohn Bendit alors qu'il n'y en avait que "cinq" ? Mais parce que leur présence modifie le souvenir force le présent à devenir un totalement autre, ce qui n'est pas en soi agréable, surtout lorsque l'autre refuse de faire des compromis et exige que l'on accepte tous ses stéréotypes sur les femmes les hommes la nourriture l'image et tant de choses encore. Faut-il alors expliquer que l'on doit changer au nom de l'autre tandis que celui peut rester identique au nom de la préservation de sa différence ? Mais, dans ce cas, quid de la différence autochtone ? Pourquoi celle-ci devrait, seule, changer ? Tout cela ne se décrète pas, on ne "lutte" pas contre "les" stéréotypes dépassés par la loi, mais par le temps, la pratique, les échanges qui doivent cependant être cadrés par des systèmes de référence préservant la cohésion sociale. Du moins en bonne politique. Qui a disparu. Au profit de l'idéologie négative privilégiant les chimères et leurs sociétés de papier.