13 janvier 2025

A Madame le ministre de l’éducation nationale

Lettre envoyée le 8 septembre 2014
 
À l’attention de Madame Najat Vallaud Belkacem
Ministre de l’éducation nationale
 
 
Objet : réforme de l’enseignement de l’Histoire
       
      Madame le Ministre,

     Permettez-moi d’abord de respecter la grammaire française, telle qu’elle m’a été enseignée à l’école primaire communale, puis au cours complémentaire d’un quartier populaire de Paris (le 20ème arrondissement).
Soldat de deuxième classe, dans un régiment de transmissions, pendant seize mois, j’étais « une sentinelle » quand je gardais la caserne. Bien qu’à l’époque il n’y eut aucune femme pour garder les casernes et les sites sensibles de la défense du pays, nous étions tous « une sentinelle », lorsque nous passions deux fois deux heures dans une guérite, munis d’un fusil non chargé.
 
 
     Vous le savez, sans quoi, mériteriez-vous d’être ministre, ce n’est pas la féminisation systématique des mots qui donnera plus de droits à la femme. D’autant que, - je ne vous apprends toujours rien -, vous êtes ministre en France, Ministre de France, et devez très certainement connaître tout cela : les femmes ont joué, dans ce pays, un rôle majeur, un rôle de premier plan, depuis (je cite de mémoire, en allant chercher dans ce qui me reste des cours d’Histoire de l’école communale et du cours complémentaire) : Berthe aux grands pieds, Blanche de Castille, Jeanne d’Arc, Catherine de Médicis, Anne d’Autriche, Madame de Maintenon, la marquise de Pompadour, Madame de Staël, Joséphine de Beauharnais… et beaucoup d’autres encore que doivent connaître les historiens, et tous ceux qui étudient les faits passés et vont chercher les sources, les restituant sans confondre l’Histoire et cette détestable idéologie consistant à rapprocher des événements s’étant produits à des moments différents. Au nom de points communs, -communs dans leur essence pour les doctrinaires se prétendant historiens-, on instille ainsi à l’enfance, à l’adolescence et à la jeunesse étudiante, avec ce chaos, un point de vue partisan, une prétendue vue sur les événements, vue unilatérale et plus que sommaire sur le passé.
 
     Résultat : quel étudiant, et plus encore, quel lycéen, quel enfant du peuple, saura quand a vécu, quand ont gouverné, avec qui et pour faire quoi, Attila, Gengis Khan, Timour Leng, Richelieu ou Sully, Napoléon (le « grand » et le « petit »), Louis XIV et Jules César ? On leur parlera peut-être de « guerre de religion ». Concernant ce « sujet sensible », on leur mettra dans le même sac scolaire la « défenestration de Prague », le mouvement paysan hussite et les décapiteurs de l’Etat islamique ou les Zélotes de la guerre des Juifs contre les Romains des années 67-70.
     Et Louis le Onzième, puis les Premiers grands Etats-généraux, - ceux de 1452 élus par tout le Peuple du Royaume de France, toutes classes confondues -, qui établiront un programme complet de réformes politiques et économiques, véritablement audacieuses (fiscales/sociales), qui aujourd’hui en a entendu parler ?
 
     Je ne doute pas que vous, Ministre en charge de l’école, vous ayez ouvert les livres et lu Victor Duruy et les Historiens de la grande école française (l’école française d’Histoire, avec un grand H, ceux des historiens que Karl Marx saluait, Mignet, Guizot, Michelet, Thiers, puis Duruy… la liste de ces grands érudits est longue).

     Revenons aux Premiers grands états généraux, premier parlement des Peuples du Royaume de France devenant la nation française : Les 800 premiers députés du suffrage universel en France méritent-ils d’être d’ignorés et/ou méprisés comme c’est le cas, actuellement ?

     Leurs décisions étaient en avance sur les revendications démocratiques de la plupart des peuples européens, pour ne pas évoquer les autres Peuples, de la fin du 19ème siècle.
     Je ne doute pas que vous, Madame le ministre en charge de l’école de la république, vous ne les connaissiez mieux que moi et n’estimiez devoir à leur action et à leur courage plus que « quelque chose » ou qu’un coup de chapeau et deux ou trois lignes dans la notice nécrologique d’un quotidien du soir.
     Mais ces combattants des droits du peuple souverain,- élus à 800, il y a sept siècles, que vous devez connaître probablement mieux que moi, - j’insiste -, sinon seriez-vous ministre responsable de l’école dans cette république ?- ne doivent-ils être aujourd’hui connus seulement que de vous et moi ?
 
     Madame le Ministre,
 
     L’éducation nationale ne consisterait-elle désormais qu’à faire disparaître tout ce qui est national : Vercingétorix et les Arvernes, Aetius et ces Gallo-Romains défaisant les hordes sauvages d’Attila, Clovis, Charles Martel, Philippe Auguste envoyant à Rome quelques-uns de ses fidèles se saisir de la personne du Pape, Jeanne d’Arc, Etienne Marcel et la première Commune parisienne ferment de démocratie politique dans ce pays, Louis le XIe, auquel on doit le réseau serré de relais de poste qui organisait le pays (le royaume) comme un tout rationnel, Jeanne d’Arc l’audacieuse et intelligente paysanne de 19 ans répondant avec calme et à propos au tribunal qu’elle savait réuni pour décider sa mise à mort, François 1er dialoguant avec Suleyman le Magnifique, Henry IV et l’édit de Nantes (la liberté de conscience légalisée), Sully, Richelieu, Louis le quatorzième, Vauban, Louvois et Colbert, Mesdames de Sévigné et de Pompadour, Corneille et Racine (« sioniste » avant le mot), Voltaire, Rousseau et Diderot, Madame de Staël, Napoléon-le grand (ses fautes, ses faiblesses amoureuses - pour Joséphine la grande propriétaire d’esclaves - devraient-elles faire disparaître dans la mémoire et la conscience des élèves de France tout ce que le consulat et l’empire ont produit en tant que consolidation des conquêtes du soulèvement français des années 1787-1794 ayant définitivement brisé (par des moyens militaires et politiques) les organes matériels et les moyens moraux des « talibans » et des « djihadistes » du catholicisme (je songe ici aux tribunaux et aux geôles de l’inquisition) : avec le concordat, l’occupation de l’Espagne et de Venise et la longue mise en résidence surveillée du Pape ?
 
     Ma liste n’est évidemment pas exhaustive, vous le savez mieux que moi, puisque vous êtes ministre en charge de l’école, de l’université, de la recherche.
 
      Madame,
 
     Donner à la jeunesse, dès l’école maternelle, les outils du savoir (lire, écrire, compter, qui sommes-nous/d’où venons-nous ?), telle était la mission de l’école républicaine. L’est-elle encore ?
 
     Je ne vous apprends rien, en répondant, négativement, à cette question.
     Mais vous, est-ce ainsi que vous concevez votre mission : reconstruire ce que quatre décennies de contre-réformes ont réduit à un pitoyable état, à savoir : une école fabriquant 20% d’illettrés en classe de troisième des collèges ? Une école, proie d’idéologues « pédagogistes », dont le bilan est effroyablement négatif.
     Si c’est le cas, ce que je souhaite, si vous méritez votre nomination à votre nouveau poste :
     
     Permettez-moi de m’étonner, Madame le ministre,
 
     Comment comprendre en effet que vous écriviez, dans ce qu’on appelle, dans les Antilles, « un français banane » (prononcer « ban »-« nan »-« ne ») : « que n’importe qui peut devenir ministre » ?
     Démagogie, inconscience, ou incompétence ?
     Je ne veux croire rien de cela, alors je vous écris et que j’espère des réponses qui ne seront pas des faux-fuyants.
      Un ministre ne doit-il pas être compétent ?
      Un ministre ne doit-il pas être travailleur ?
      
      « N’importe ki peu hêtre ministre » 
     
      Un ministre ne doit-il pas chercher à s’instruire, en permanence, sans quoi le pays n’est plus dirigé par les élus du Peuple incarnant pour un temps sa souveraineté, mais par le chaos et par la décision guidée par le hasard ou les certitudes des hommes et femmes des bureaux non-élus ?
      Si « n’importe qui », que vous écrivez devant une classe « n’importe ki peu hêtre ministre », peut assumer le mandat populaire, au niveau du pays, quel idéal démocratique préconisez-vous ?
      Laissez-moi exprimer le fait que je tiens ce propos pour irresponsable !
      Non, tout le monde ne peut pas être ministre !
      Dire cela, c’est mentir, c’est illusionner, c’est encourager la paresse et laisser croire, ce qui me paraît le plus grave, que l’incompétence dirige ce pays !
      Non, tout le monde ne peut pas être ministre, ni ne doit le devenir !
      Il y a des gens, dont vous-même pensez, que même si le peuple vote pour eux, il faut faire en sorte qu’ils ne deviennent pas ministres. Dois-je vous faire un dessin ?
      Vous avez donc menti. Et vous avez menti en expliquant, avec une légèreté qui peut surprendre dans votre fonction, que tout individu peut diriger le pays.
     Vous n’avez pas voulu dire cela. Je le sais.

     Mais en écrivant dans un français qui n’est pas du français, vous avez semé un germe, avec ce grave contre-sens : être élu du peuple, pour accéder à la fonction gouvernementale, n’exige pas de qualités renforcées de travail, qualités qui peuvent s’acquérir mais que tout le monde n’acquiert pas.
     Votre « tout le monde » (« n’importe ki ») préconise la progression sociale jusqu’aux sommets politiques du pays, même dans la paresse.
     Vous avez très certainement voulu dire : voyez, moi, fille d’ouvriers, petite fille d’Arabes du Maroc, descendante de gens venus, de la lointaine péninsule baignée par la Mer Rouge et l’Océan Indien, jusqu’au pays berbère, il y a treize siècles, je suis devenue ministre en France ; alors cela veut dire qu’il n’y a d’obstacle pour aucun d’entre vous, pourvu… pourvu que vous fassiez des efforts et acceptiez d’avoir des obligations, des devoirs, parce que la République, proclamée par le Peuple parisien des « Sans-culottes », le 21 août 1792, c’est le régime politique où l’on n’a plus de devoirs sans avoir de droits mais, de façon inséparable : c’est un système de relations politiques et sociales où l’on ne possède pas de droits si l’on n’a pas de devoirs ! En d’autres termes : les Droits, y compris celui de devenir ministre, confèrent des Devoirs vis-à-vis des concitoyens.
 
     Dans une dictée, seuls 10 mots seront notés 
 
     Pourquoi ne l’avez-vous pas dit et pourquoi avez-vous écrit l’inverse?
     Vous ne l’avez pas écrit, est-ce parce que vous préparez, semble-t-il, une énième contre-réforme scolaire ? On dit, - mais est-ce vrai ? - qu’elle prétend effacer les différences entre ceux des élèves maîtrisant la pensée et ses nuances, au moyen de la langue, et ceux d’entre eux qui ne la maîtrisent pas, en décrétant : que dans un texte de dictée, seuls 10 mots, - qu’il faudra apprendre à connaître -, seront notés ; et si tous les autres mots sont écrits comme vous avez volontairement écrit au tableau, cela n’aura pas d’incidence sur la note. Ainsi, par cet effort d’appropriation de la langue réduite au minimum, vous réaliseriez l’égalité…
 
      Quelle égalité en vérité, madame le ministre ?
 
      Vous confondriez ainsi : « l’égalité » dans l’ignorance croissante et quelque chose qui n’a plus aucun rapport ; je veux parler de la reproduction de ce Peuple de France, ce Peuple français, dont Victor Hugo dira : qu’il garantit les conquêtes démocratiques de la République parce que « c’est le Peuple le plus instruit » (revoir son ouvrage de décembre 1851, que vous devez connaître, « l’histoire d’un crime »).
 
     Apologie du Hamas
 
     Madame,
     
     Je voulais aussi vous écrire, parce que vos prises de position concernant Israël, avec ce qui apparaît sur votre portail officiel (comme on dit aujourd’hui), sont devenus des instruments d’apologie du Hamas.
     Je ne vous apprends rien, en rappelant ici l’appel du 27 novembre 1947. Les Frères musulmans, dont le Hamas est le bras armé djihadiste, ont alors appelé « à la guerre sainte », à l’extermination des « Yahoud », jusqu’au dernier. Ils ont fixé cet objectif, conditionnant tous les autres : « jeter à la mer les Juifs survivants s’il s’en trouvait ».
 
     Vous le savez, comment pourriez-vous l’ignorer ?

     Le Hamas se prépare à une nouvelle guerre, plus meurtrière encore ; une guerre dont, sur votre portail officiel, on va encore rendre Israël responsable parce qu’il ne veut pas se retrouver dans la situation actuelle des pacifiques habitants de Syrie et d’Irak, traqués par les djihadistes, citons : Yezidis Turcomans « hérétiques », Chaldéens chrétiens, Arméniens chrétiens de Syrie, Kurdes de différentes écoles de l’islam, Chiites syro-irakiens, sunnites non-djihadistes d’Irak et Syrie.
      Israël a réagi à trois semaines de permanents bombardements du Hamas. 1500 missiles ont été envoyés par le Hamas, parvenant jusqu’à Tel Aviv et Jérusalem, avant qu’Israël réagisse à ces tirs. Ces 1500 tirs du Hamas, pourrissant et menaçant la vie quotidienne, ont recherché la mort de Juifs et d’Arabes d’Israël.

     
À grands frais, Israël essaie de protéger ses habitants, Arabes autant que Juifs… Mais à lire votre « portail », Israël devrait se résigner à ces tirs incessants et aux victimes qu’ils peuvent faire.
     Selon votre portail, Israël ne devait pas riposter à ces tirs ; il devait les supporter avec résignation. Il devra accepter les prochains tirs en préparation…
     Israël priverait Gaza de béton.
     Bien que Gaza « n’ait pas de béton » «parce que le méchant Israël fait blocus » (écrit-on sans honte sur votre portail), le Hamas a pu se servir de millions de tonnes de béton pour creuser un dédale de dizaines et dizaines de tunnels militaires sillonnant tout Gaza. Ce sont de longs tunnels, profonds de vingt mètres et plus, sous les sables, creusés dans le roc; ce sont des tunnels militaires débouchant en Israël, sous des écoles, des bâtiments administratifs, des installations agricoles, des maisons d’habitation.
     Vous ne le saviez pas ?
 
      C’est une véritable ligne Siegfried, entièrement bétonnée, située à plus de vingt mètres de profondeur, qu’a construite le Hamas.
      Vous l’ignoriez ?
      Ces tunnels de guerre ont été construits avec cette profusion de béton qui, paraît-il, manque cruellement à Gaza pour les réalisations civiles. Des centaines de faux uniformes israéliens y ont été trouvés.
     
      Pour Rosh Hachana 5775 (25 septembre 2014), ayant endossé ces uniformes, des centaines de djihadistes frères musulmans du Hamas, pas moins furieux et pas moins assassins, pas moins décapiteurs, que leurs collègues djihadistes du gang d’Al Bagdadi, devaient sortir des tunnels, sous les maisons, sous les synagogues, sous les bâtiments administratifs, sous les écoles, discrètement d’abord, puis vociférant, pour terroriser. Ils devaient surgir, à l’improviste, par centaines, déguisés en militaires israéliens, investissant les localités proches de Gaza, y terrorisant et y massacrant en masse, puis regagner les tunnels en ayant tué et/ou enlevé autant d’Israéliens que possible.
      Approuvez-vous cela ?
      Lorsqu’on lit votre site, ainsi que les commentaires qui y sont déposés et y restent un certain temps, on a la forte impression que oui. Se trompe-t-on ?
      Alors, madame le Ministre, quelle est votre position ?
      Souhaitiez-vous ce vaste massacre et kidnapping, programmés pour le 25 septembre 2014 ?
      
Êtes-vous avec le Hamas, avec ces frères jumeaux d’Al-Bagdadi et de « l’Etat islamique » qui prétend se répandre sur toute la planète ?

       
Êtes-vous avec cette peste politique, plus redoutable et meurtrière qu’un virus Ébola ?
Gaza/Le Hamas n’a pas de béton, - écrit-on effrontément sur votre site -, puisque Gaza serait privé de tout (un mensonge, comme vous le savez pertinemment).
   
      Gaza/Hamas n’aurait pas de béton, mais il a recommencé à reconstruire des tunnels militaires, où il fait travailler des enfants
 
      Gaza/Hamas n’a pas de béton, mais il a recommencé à reconstruire des tunnels militaires, où il fait travailler des enfants, des enfants esclaves militaires. Vous n’êtes pas scandalisée ?
     Le sort de l’enfance, n’est-ce pas une question qui doit vous préoccuper, de par votre fonction et votre maternité, même si le bourreau, même si l’esclavagiste militarisant l’enfance, c’est le Hamas Non, vous n’êtes pas d’accord ?
     Alors, que pensez-vous de cette odieuse militarisation esclavagiste de l’enfance ?
     Madame le ministre, j’attends avec impatience vos réponses.
     J’espère réellement que vous me détromperez, et que vos positions réelles, celles que vous allez défendre, clairement, en notre nom, ce n’est plus un enseignement chaotique de la matière historique.
     J’espère aussi, dans les mêmes termes, que votre portail cessera d’être une annexe du Hamas ce frère jumeau du «califat» Al Bagdadi.
 
 
 
                                                                                                      Bien respectueusement
                                                                                                                       Alain Rubin

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