Le Monde précise tout de même que " cet homme-là est un terroriste pour Israël, un résistant pour les Palestiniens ". De sa biographie sommaire, on sait de Thabet que, " arrêté, il a passé quatre ans dans les prisons israéliennes ", mais sans aucune indication quant au motif de son incarcération.
Plus loin, l'envoyé spécial du Monde désigne le bonhomme comme " l'artisan des attaques contre les colonies quand elles étaient installées dans la bande de Gaza. ". Une présentation flatteuse, tout en nuances, qui masque toutefois un décalage monstrueux entre les caractéristiques si humaines et sympathiques de cet homme, et ses actions qui ont coûté la vie, selon Thabet lui-même, à des dizaines d'Israéliens. Le sujet interrogé n'hésite pas à affirmer que " Les villes israéliennes ne sont pas loin et on peut les vider de leurs habitants. ".
La rencontre avec le deuxième intervenant de cette trilogie de combattants palestiniens est, selon les termes du journaliste, " plus bucolique. Elle a lieu dans un jardin… au milieu des poules et des oies. ". Là encore, le décor pousse le lecteur à appréhender le personnage avec clémence. Poursuivant sa description, Bôle-Richard écrit : " Ce planificateur a échappé de peu à la mort, le 24 septembre 2004, lorsqu'un drone a lâché un missile sur sa voiture. ". Planificateur ? Voilà une bien curieuse profession, qui vient s'ajouter, dans le lexique des journalistes antisémites français, à celle d' " activiste armé " ! Mais planificateur de quoi ? Et quel lien avec le missile ? Aucune explication non plus sur cette relation qui se veut de cause à effet. Dans la logique chronologique composée par ce scribouillard international du Monde, ce " confrère " nous apprend d'abord que le Palestinien a passé quatorze ans en prison, avant de mentionner, plus loin seulement, presque incidemment, que c'est parce qu' " il avait lancé une grenade en plein Tel-Aviv ".
Abou Nosira est également un " artiste " : " Il est l'un des artisans de l'enlèvement du caporal Gilad Shalit " et exige la libération de 1000 prisonniers palestiniens en échange de l'otage israélien. C'est signe, en passant, de la différence flagrante entre la valeur accordée à la vie dans la société israélienne et dans la palestinienne. Mais de cela, seules les personnes ayant préservé un minimum de sens critique peuvent encore s'en apercevoir.
Quant au dernier tueur croqué par le correspondant du Monde, son palmarès est tout aussi macabre que celui des deux précédents. Le journaliste nous ressert pourtant, avec le portrait d'Abed, l'image d'un autre terroriste ardemment paisible, paré d'une " longue barbe noire, chevelure abondante, au visage fin… (p)rofondément croyant… ", image en contraste d'une violence inouïe avec l'énoncé du credo du Palestinien, trempée, vous pourrez le constater, dans un vieux stock d'encre nazie: " Mon rêve est de tuer le plus grand nombre de juifs. ". Bucolique déclaration, en effet, complétée par l'un des camarades du type sympa, aux cheveux fournis et au faciès délicat : " Si on avait l'arme atomique, on ferait péter tout Israël comme cela il n'y aurait plus de juifs. ". Un discours qui fait l'économie de toute ambiguïté, et qui invite à imaginer ce qui se passerait si les héros du Monde possédaient effectivement l'arme nucléaire. Pétri dans ses certitudes, Abed conclut : " On sait que nous sommes l'outil islamique pour nous débarrasser des juifs. ", et même d'en confirmer l'échéance : " Lorsque tout le peuple palestinien se transformera en kamikaze. ". Tralala youplaboum, Bôle-Richard, non !
Peut-on encore douter de la détermination des terroristes palestiniens à ne jamais vouloir faire la paix, quelles que soient les concessions faites par leur adversaire israélien ? Et peut-on décemment condamner Israël de vouloir résister – c'est l'unique verbe qui convient en français – au destin promis par un ennemi fantasmant sur un remake de la Shoah ? A un point tel de la martyrologie islamiste haineuse, qu'ils sont prêts – confinement géographique oblige – à exterminer leur peuple en même temps que leur ennemi. Remarquons aussi que le programme exterminationniste de ces terroristes ne concerne pas seulement les Israéliens, mais tous les Juifs, comme l'indiquent leurs discours, qui surenchérissent sur ceux de Hitler ou de Ribbentrop.
Comme nombre de ses confrères de la presse généraliste hexagonale, Bôle-Richard pare les terroristes palestiniens d'une aura mythique de libérateurs, gommant l'immoralité de leurs actes par une justification plus ou moins tacite de leur cause. A aucun moment, tout au long de ce reportage, on ne distingue le moindre recul par rapport au discours de ces trois hommes. Il apparaît simplement normal de prôner l'éradication d'un peuple voisin. Le Monde présente le contenu de ces entrevues comme s'il participait d'une évidence acceptable et naturelle qu'Israël doit disparaître.
A la lecture des déclarations de ces terroristes palestiniens, en effet, toute personne dont le cerveau n'est pas complètement anesthésié par la propagande pro-palestinienne, ne peut que comprendre, enfin, qu'Israël se trouve dans une position de légitime défense qui pourrait faire anthologie. Et qu'elle est contrainte, pour protéger sa population, de lancer, face aux attentats-suicide ou aux tirs de roquettes, des raids ciblés à l'encontre des perpétrateurs et autres " planificateurs " de ces crimes. Quelles que soient les empathies qu'on peut avoir pour une cause, force est à l'homme qui pense et qui prend ses responsabilités de constater que les terroristes palestiniens (et non les " militants " ni les " activistes ", termes qui désignent une activité circonscrite au domaine politique sans aucun rapport avec les interlocuteurs de Bôle-Richard) cherchent à tuer indistinctement le plus de Juifs possible.
Dans le cas précis, ces terroristes proclament et revendiquent cette intention. Cela participe donc d'une démarche raciste à l'égard des Juifs et d'une contribution au génocide qu'ils mènent que de ne pas les croire, d'humaniser, de justifier, de faire passer, de vulgariser, de banaliser ou même de s'abstenir de condamner cet appel à la solution finale pour les Juifs d'Israël. Quant à établir si les islamofascistes palestiniens disposent actuellement des moyens de finaliser leur ethnocide, il s'agit d'une discussion différente, dont l'issue ne dispense en aucune manière de l'obligation de constater la volonté génocidaire qui les anime, qu'ils déclarent et qu'ils ont commencé depuis des centaines d'assassinats collectifs à mettre en chantier.
S'il voulait faire état du déséquilibre régnant entre les orientations des uns et des autres, Le Monde aurait à consacrer des interviews de proximité à la majorité écrasante d'Israéliens qui n'aspirent qu'à vivre en paix, sans esprit de vengeance – même lorsqu'ils ont perdu toute leur famille dans des attentats collectifs et racistes -, et qui demeurent favorables à l'établissement de deux Etats voisins vivant pacifiquement côte à côte. Le journalisme ne consiste pas à mettre dos-à-dos des terroristes et des civils pacifiques, ni à niveler, en humanisant artificiellement les premiers et en démonisant tout aussi artificiellement les autres. Non, les Le Monde et Cie, durant la Seconde Guerre Mondiale, les Waffen SS et les GIs' n'étaient pas mûs par des valeurs humaines interchangeables !
Un journal qui se veut " de référence ", aurait pu avoir le discernement de dépêcher dans cette partie chaude du globe un correspondant qui soit un peu plus au fait des définitions basiques qu'il explique à ses lecteurs… La Ména n'enverrait même pas en rêve un tel correspondant à la frontière entre la Suisse et le Lichtenstein.
Assurément, Le Monde a trouvé en Michel Bôle-Richard le porte-parole idéal de remplacement dans la perpétuation de sa détestation hystérique de l'Etat hébreu. On décèle même des signes d'intensification.
26 novembre 2006