29 mars 2024

À toi qui craches sur la Police

Message d’un policier,  magnifique et terrible à la fois (leur vécu, quotidien pour certains d’entre eux)..

” À toi qui craches sur la Police.

À vous, petits bobos de la capitale et bien pensants des centres villes, qui vous prenez pour les nouveaux prophètes de la morale quand vous n’êtes en réalité que de petits bas êtres voguant à voiles déployées dans les flots du prêt-à-penser.

À toi, jeunesse de France, qui ne réalise pas la médiocrité dans laquelle tu t’enfonces, qui, à l’appel du mot culture, entends résonner l’écho des émissions de télé-réalité, des films de production Netflix pour décérébrés, investissant Hanouna, Vice et Konbini en qualité de maîtres à penser.

Toi qui surtout n’oserais ouvrir un livre de peur de te heurter à quelque chose de trop élevé.

Toi qui te sens justicier du Nouveau Monde, rabâchant sans cesse tes petites leçons de morale teintées de théories abjectes qui n’ont d’égales que le niveau intellectuel de ceux qui les transmettent.

Toi, confortablement installé à l’abri de toute violence du quotidien d’un policier, qui te ferait en un instant prendre conscience de la réalité de la vie en t’y confrontant ne serait-ce que quelques minutes, ce qui serait déjà trop pour ton petit esprit aseptisé.

Toi, oui, toi, enfile mon uniforme de policier et monte dans un véhicule sérigraphié « Police », floqué de nos trois couleurs nationales et tu y découvriras une dure réalité.

Tu commenceras ta journée par devoir apposer un scellé sur le cercueil d’un nouveau-né, cela s’appelle une vacation funéraire.

Ton café du matin prendra de suite un goût particulièrement amer.

Mais ne te démonte pas, cela fait parti du quotidien et d’autres choses t’attendent.

Tu iras ensuite sur un accident de la route, et y verras un gamin de 18 ans le crâne fracassé sur le tableau de bord, le corps si déformé que tu peineras à croire que ce n’est pas un mauvais rêve. Tu iras sonner, à l’heure du déjeuner, à la porte d’une famille heureuse, qui t’ouvrira avec un sourire se mélangeant aux effluves d’un repas préparé généreusement par l’amour d’une mère pour son foyer afin de leur annoncer qu’ils viennent de perdre l’être le plus cher à leurs yeux.

Tu feras face aux hurlements de douleurs de cette maman qui te tombera dans les bras, à la limite d’une hystérie humaine dont l’existence t’étais jusque-là bien inconnue.

Tu repartiras et iras prendre ta pause déjeuner, devant malgré tout garder la tête haute et rester lucide car d’autres gens comptent sur toi.

Un appel radio t’enverras récupérer une gamine violée dans une cave, te regardant avec des yeux dans lesquels brille une lueur mêlée de honte et d’humiliation, au reflet d’une âme vidée par la violence et l’inimaginable abomination qu’elle vient de subir.

Il te faudra trouver les mots pour lui apporter une once de chaleur qu’elle sera de toute façon incapable de recevoir.

Tu te dirigeras ensuite dans un bel immeuble, à la façade raffinée et à l’intérieur somptueux, frapper à la porte d’une personne âgée dont les proches n’ont plus de nouvelles.

En pénétrant à l’intérieur, tu découvriras, au sol, le cadavre d’un homme de l’âge de ton grand-père, décédé dans la solitude la plus totale car délaissé par ceux qui l’entouraient, en état de décomposition avancée, vision d’un corps que même les films d’horreur les plus crus n’osèrent jamais te montrer.

Les photos aux murs et les souvenirs en tout genre te feront parcourir malgré toi le fil de sa vie.

Tu plongeras au jour de son mariage, verras les photos de ses enfants et petits-enfants, les anniversaires passés et multiples joies de sa vie, tout en étant l’unique et privilégié témoin de sa fin la plus triste.

Puis, sortant de l’immeuble, tu iras en soutien d’autres collègues pris sous les projectiles de jeunes gamins de 15 ans.

Tu sais, ces « chances pour la France » à la violence sans cesse légitimée par leur pauvreté et leur discrimination quotidienne.

Tu leur feras face, et te feras insulter toi, ainsi que toute ta famille, pour une raison que tu ignores, hormis le fait de représenter un pays pour lequel ils n’éprouvent que haine et désir de vengeance, mais dont les aides sociales leur assurent la tranquillité de la vie qu’ils n’auraient certainement pas dans le pays dont ils revendiquent leurs origines.

Des boules de pétanque et des machines à laver pleuveront des toits d’immeubles, manquant de te fracasser le crâne à la moindre inattention de ta part, t’assurant une mort certaine en cas d’impact soudaine.

Tu prendras des crachats au visage, te réduisant à l’état d’animal pour ces jeunes qui n’hésiteront, lorsque l’occasion se présentera, à te brûler vif dans ton véhicule de service.

Tu tenteras malgré tout d’en interpeller un, avec la violence que cela implique et qui n’est que la seule réponse possible face à ce que tu reçois.

Ses amis te filmeront, hurlant d’un ton animal à la bavure policière et diffuseront la vidéo sur les réseaux sociaux, la laissant aux mains de tous les grands cerveaux de la fourmilière Facebook, Twitter, Instagram et j’en passe.

Tu rentreras le soir, chez toi, embrasseras ton mari ou ta femme et tes enfants avec ce soulagement quotidien de ne pas avoir fini la journée en service de réanimation ou au fond d’une housse mortuaire.

Tu allumeras ta télé et verras le gratin des personnalités de tous bords cracher sur ton travail, déblatérant leurs théories fumeuses de racisme et de violences policières.

Tu verras les multinationales de ce monde ne pas hésiter à propager ces messages pour en tirer l’argent d’un beurre qui n’a pour toi que cette lourde odeur de moisi putride.

Tu entendras une petite chanteuse bourgeoise se prenant pour une habitante de cité te dire que toi et tes collègues massacrent chaque jour des hommes et des femmes de couleurs lorsqu’ils se rendent à leur travail.

Alors, tu fermeras cet écran et repenseras à la journée que tu viens de passer, revoyant chaque scène de ces longues dernières heures.

Une larme coulera, peut-être…

Mais demain matin, tu te réveilleras et remettras ton uniforme que tu portes avec tant de fierté, car toi, policier de France, sais que tu exerces le plus beau métier du Monde et que tous ces petits esprits sont bien incapables de saisir toute la noblesse et la bonté qu’il demande et le courage qu’il exige pour ne pas flancher.

Enfin, à vous tous, qui que vous soyez, qui vous permettez de lancer à nos visages vos horreurs, calomnies et mensonges en tout genre, sachez, que malgré votre mépris sans égal à notre égard, chacun d’entre nous, le jour venu, donnera volontiers sa vie pour la votre, car investis d’une mission que seuls des policiers ou policières sont capables de mener à terme, au prix d’un sacrifice humain qui ferait retomber sur vous une pluie battante toute la haine et le mépris que vous nous aviez adressé.

Et ce jour là, croyez moi, c’est bien honteux envers vous et reconnaissant envers nous que vous vous endormirez, sans danger, paisibles, dans votre linceul de paix à la vie tranquille ayant pour éternelle dette l’ultime don de celle d’un policier anonyme.

Nous en avons MARRE !

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