13 janvier 2025

Le manque de réformes comme l’une des causes déclenchantes (et aggravantes) de la crise actuelle d’une certaine jeunesse en France

Sauf que cette éducation, personnelle et civique, implique une intervention coordonnée des acteurs, -par exemple des parents, des enseignants, des éducateurs, des institutions, des fondations, des entreprises etc-, qui n’existe pas parce que certains participants dénient aux autres le droit d’intervention. Ainsi les syndicats d’enseignants refuseront que les entreprises privées puissent avoir la possibilité de détenir une délégation de service public en organisant des cours et des stages spécifiques. Les syndicats municipaux refuseront que les bus en banlieue puissent rouler le samedi soir en nocturne comme cela se fait à Paris, et ce non pas par manque d’insécurité mais parce que cela ne rentre pas dans le plan de travail des 35 heures. A moins de payer en heures supplémentaires (ce qui est interdit à partir d’un certains seuil). Ou d’embaucher.

Mais comment payer les charges de ces nouveaux postes sinon en augmentant les impôts locaux ou en déléguant une partie du service public à des transports privés ? Sauf que les syndicats des transports refusent ce dernier point comme c’est le cas à Marseille, (or, au nom de quoi des syndicats peuvent prétendre décider ce qui doit être délégué ou non ?). La boucle est alors bouclée, celle de l’aggravation du chaos. Autrement dit, le refus corporatiste, (et idéologique), empêche qu’une réponse prenne forme face aux contradictions objectives (déjà relevées ailleurs) entre la croissance de la techno-urbanité (consommer confortablement dans ses désirs ici et maintenant), ses effets pervers (tel que l’individualisme, le comportement nihiliste, glorifiés, médiatisés, à outrance) d’un côté, et, de l’autre côté, le manque de réponse en terme de développement humain venant de la part d’acteurs qui refusent d’observer une réalité réelle que l’on ne peut guère réduire à la question du racisme et du chômage.

P
ourquoi ? Parce que les millions d’individus issus de l’immigration ne sont pas dans une telle situation d’échec. Or, ils le devraient si l’on suit la vulgate dominante. Donc les problèmes se focalisent plutôt sur les quelques 800 endroits à risque, ce qui concerne quelques dizaines de milliers de personnes qui par leur “incivilité” ternissent l’image de millions. Et en ayant mal répondu à leurs problèmes objectifs depuis trente ans ces endroits ont glissé vers le non droit, sans qu’une politique de proximité y fasse grand chose puisque, par exemple, des patrouilles, même quotidiennes, ne peuvent lutter contre les gangs (et aujourd’hui certains groupes islamistes) qui ne veulent pas de présence policière. Sans parler des mesures dérisoires, démagogiques, ou paternalistes en matière d’animation culturelle, éducationnelle et sportive.
Plus précisément les gangs et les groupes politiques (et, aujourd’hui, politico-religieux) répondent, eux, aux besoins de certaines franges de la population en rupture de banc, cherchant dans ce cas à épurer (pas seulement ethniquement) les quartiers des éléments encore républicains (immigrés compris), en intimidant, afin de créer de réelles zones grises (pour lesquelles on demandera l’autonomie du genre «communities» soutenue évidemment par certains intellectuels relativistes…).

La mise à sac de mairies, d’écoles, de dépôt de bus, de tout ce qui représente non seulement l’Etat, mais aussi, et c’est l’essentiel, son monopole, est un indice allant dans ce sens. Ce qui veut dire que le manque de réformes refusant la diversité de la délégations et de l’autonomisation des services publics, ouverts au privé (dans l’enseignement et le transport, voire dans la sécurité…), et, aussi, le refus de leur coopération, explique à la fois la crise actuelle et l’impossibilité de la résoudre.

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7 novembre 2005.

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