Les responsables électoraux qui supervisent ce scrutin ont démenti qu’il y ait eu des irrégularités et affirment que ceux qui mettent en doute sans preuve le bon déroulement des élections seront poursuivis en justice. Interviewé par le quotidien arabophone londonien Al-Shark Al-Awsat, le roi Al-Khalifa a démenti « les rumeurs entretenus par l’opposition » sur les fraudes électorales. De son côté, le chef de l’opposition démocratique émergeante, le cheikh chiite Aly Salman, qui dirige la Société islamique nationale Al-Wefak, laquelle représente les chiites, a mis en garde le pouvoir devant toute tentative de fraude. « En cas de litige, a-t-il affirmé, la rue tranchera entre nous ». S’exprimant au moment où il votait, Salman s’est dit “toujours inquiet quant à la transparence de ces élections”.
Les chiites réclament davantage de pouvoir au sein de l’Etat bahreïni et la fin des inégalités et des discriminations dont ils se disent victimes sur le marché de l’emploi, notamment. L’audace de l’opposition est d’autant plus surprenante que l’émirat est gouverné par une monarchie absolue, habituellement peu tolérante vis-à-vis des critiques de l’opposition. Par le passé, ces revendications ont entraîné des troubles, des arrestations et des violents affrontements avec la police. Cette fois, le roi se voit obligé de rendre des comptes.