Prenez quelqu’un qui vient d’accomplir un crime d’honneur, ou saboter un aiguillage : selon le nouveau code relativiste et culturaliste de plus en plus à l’honneur dans nos contrées, l’effectuation quoique totalitaire de son absolution s’affichera comme expression sinon légitime du moins ayant le droit d’exister en tant que tel.
Or, penser ainsi, qui se répand de plus en plus, revient à distiller le concentré d’une pensée totalitaire qui considère, selon l’analyse d’Hannah Arendt, que la fin justifie les moyens, que ce qui compte ajoute Arendt c’est d’abord la conception cohérente que l’on a du monde qu’il s’agit non pas de professer seulement mais d’accomplir.
Dans ces conditions réaliser un jugement condamnant comme répréhensible un tel acte sera considéré comme nul et avenu; surtout par l’extrême de cette pensée distillée qui passe à exécution en massacrant, sabotant, kidnappant.
Et il peut se servir de la culture relativiste ambiante, dans lequel il vit comme un poisson dans l’eau, pour se trouver des alibis des silences des complicités, voire des justifications comme tel ou tel parachute doré ou une énième évasion fiscale, tandis que les SDF, surgis de nulle part, néo-zombis, s’amoncellent sous les ponts de l’Etat Providence.
Voilà où nous en sommes. Now. En France. Et dans le monde.