19 mars 2024

Pourquoi les médias “mainstream” ont basculé dans le totalitarisme éco-hygiéniste global

Il ne s’agit pas seulement d'”embourgeoisement” au sens de fréquenter avec suffisance orgueil et morgue les mêmes dorures de ces salons d’Etat et leurs nouvelles extensions et moutures éco-hygiénistes globalisées (le terme “éco” englobant désormais économie et écologie) il s’agit aussi de partager, de manière très jouissive, une même vision du monde divisant désormais (et de plus en plus juridiquement) les populations entre cooptés et membres de cette nouvelle ploutocratie globalisée d’un côté (l’argent y coulant à flots s’en trouvant cependant “blanchi” si l’on est du bon côté du manche) et de l’autre côté les “résidus” qu’il faut éliminer comme au temps (toujours présent) de la Terreur jacobine versaillaise communiste fasciste nazie islamique ; cependant cette suppression se fait de manière plus diffuse, telle, pour l’instant, la mise à l’Index et mise à mort sociale de certains récalcitrants placés dans des camps de réclusion symbolique (tout en retirant la publicité aux quelques médias restant encore dans l’imaginaire des médias agissant comme “quatrième pouvoir”) en attendant pis, mais dont les signes avant-coureurs (type “autodafé”) sont déjà palpables : interdiction de tenir des conférences ou des représentations non “conformes” dans certains endroits, la police se déclarant désormais incapable de les protéger…

Cette fascination envers ce Pouvoir Total, ainsi capable de mettre au pas de plus en plus toute la Société Civile -à observer les stigmates de soumission de plus en plus hystériques (au sens janétien d’un rétrécissement de la conscience rationnelle) provenant de tous ces “médias” (intellectuels, artistes compris) issus autrefois d’une sorte de conscience autonome critique, semble être issue également de tout un désir de jouir encore plus en étant également actif dans cette soumission; au sens d’y participer non plus seulement comme courroies de transmission mais créateurs à part entière d’un réel complètement fabriqué en village Potemkine; à l’instar de ces artistes contemporains faisant de leur démarche ou “pratique” (praxis) l’oeuvre même à faire, comme l’a élaboré Maurice Blanchot : il ne s’agit pas seulement d’exister tel Tolstoï écrivant Guerre et Paix, mais d’être tel Brutus tuant César et par là créant l’Histoire, ce qui va bien plus loin que “provoquer”. D’où d’ailleurs la fascination de Bataille envers Staline ce continuateur de Lénine indique-t-il dans La Part maudite, assumant les camps et les massacres (ce qui aura échappé à un Kervégan et un Zarka pourtant si sévères envers Carl Schmitt…).

D’où aujourd’hui la perpétuation d’une telle “expérience” dite “intérieure” (l’autodestruction de soi) dans son prolongement “extérieur” (la destruction de toute Société Civile en tant que “corps” distinct des “appareils de pouvoir”) avec ce désir fabuleux de voir se prolonger le fantasme d’être soumis muselé et fouetté dans le “privé” (conseillé à la suite de Bataille par Foucault et Deleuze afin d’expurger, tout en en jouissant, les passions de la “domination”)en muselant à leur tour à l’extérieur, dans le “public”, toute une population, fouettée également par les mises en demeure (“racisme” “complotisme”) les rappels à la loi, les émissions expurgeant par ailleurs toute une cruauté une agressivité exponentielle (envers le documentaire Hold up par exemple).

C’est ce qui les rend d’ailleurs de plus en plus viscéralement insupportables, même celles qui préservaient un semblant d’altérité comme Zemmour & Naulleau (sur Paris Première) ce dernier sieur ayant basculé désormais dans la pensée totalitaire qu’il prétend combattre au nom d’un anti-autoritarisme imaginaire, exigeant par exemple des “preuves d’efficacité” et des “preuve de fraude” comme s’il était respectivement médecin et juge…) le tout toujours sous le couvert “scientifique” (façon Lyssenko) d’un catastrophisme fatal (la fin du monde programmée dans quelques dizaines d’années) et, en attendant, la muselière comme symbole de “décroissance” est exigée (étant posée comme seul remède avec la claustration) avec comme élément déclencheur opportun le prétexte d’une “grippe” sévère (terme générique vague mais plus approprié) émergeant deux à trois fois par siècle avec pourtant un taux de létalité très faible comparé à la peste, la tuberculose…

Cette continuité symbolique entre une telle soumission dans le privé (masochisme/onanisme/voyeurisme/échangisme des “machines désir-antes”) et un tel sadisme dans le “public” ne s’avère pas fortuite au sens où elle exprime de plus en plus cette notion de dissociation élaborée par Pierre Janet (associant étude d’un “dédoublement de la personnalité” et de son “refoulement”) au sens la gentry au pouvoir prolonge la même “expérience intérieure” de soumission à “l’extérieur” (ce fut là l’amendement fait par Derrida qu’il explique dans Positions, voir ici mon article dans le dernier numéro de Dogma (p.15) à savoir prolonger la destruction de soi à l’extérieur également (tout en échappant à l’effondrement, mais dans le silence de l’amitié-cooptation) personnifiée par ces projets de démanteler les “nations” par exemple les USA et la France (porteuses encore d’un universel “humaniste” honni) en les morcelant les renvoyant ainsi à des dates antinationales (par l’ouverture totale des frontières, des “droits” etc).

Ce sadomasochisme désormais politique s’effectue sous nos yeux et à grande échelle (ayant été déjà validé dans le privé par la littérature les émissions dites de “société” et les séries), et la grande partie de la population semble y trouver son compte tant elle a visiblement soif de jouir dans l’Ordre des lois et des identifications présentielles jusqu’à l’extase.

Mais quelques “villages” résistent encore; et d’eux proviendra sans doute la mutation et son renouvellement d'”espèces” comme Darwin l’a montré sur le plan naturel des animaux non humains.

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