À écouter nos experts, l’économie est en crise, l’économie va mal à cause de la liberté alors l’Etat doit réglementer, réguler et contrôler. En clair, il faudrait nous protéger de nous-mêmes ! On a peu à peu perdu de vue une évidence qui s’imposait à l’époque des Lumières alors que les juristes et les économistes s’entendaient pour limiter précisément le domaine de l’intervention publique : et si l’Etat n’était pas le remède, s’il était précisément la cause de nos problèmes. N’y-a-t-il pas urgence à nous protéger de la dérive du pouvoir, dérive inéluctable qui résulte de l’octroi de monopole à la puissance publique ?
Au niveau mondial, la coordination des chercheurs et des universités est libre et spontanée, selon un processus d’auto-organisation dont la dynamique part de la base et qui reflète la complexité de toute organisation humaine, mêlée de coopération et de compétition. De fait, les chercheurs et les grands laboratoires convergent vers les mêmes découvertes et les mêmes théories, en physique quantique ou dans le domaine des nanotechnologies, en mathématiques ou dans la génétique, dans les statistiques ou en économie. Encore une fois, c’est une convergence ex post, fruit de la liberté de penser, qui nourrit une évolution sans précédent des domaines du savoir de laquelle tout système dirigiste prend le risque de s’exclure par lui-même.
C’est pourquoi on ne peut contrôler par avance la direction du savoir et les champs de l’innovation en les enfermant dans des grands programmes technologiques et des carcans officiels dont la logique a plus à voir avec le pouvoir qu’avec le savoir. C’est pourquoi encore
Frédéric Bastiat considérait qu’il n’y avait pire monopole que celui du savoir et de l’éducation.
Dans ce contexte, il est proprement suicidaire de maintenir en France un système éducatif et universitaire pyramidal et centralisé dans lequel l’autonomie des universités est mimée à travers des conseils d’administration sous-tutelle à défaut d’être réelle et assumée.
Perpignan, le 27 mars 2007
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